Financement des PME et investissement dans les start-up. Ce sont les deux principaux mandats de Bpifrance.
La gouvernance étant stabilisée, la Banque publique d’investissement devrait monter en puissance opérationnelle à la rentrée pour remplir sa mission fédératrice : « développer les entreprises, les territoires et l’emploi ».
Sous la houlette de son directeur général Nicolas Dufourcq, elle regroupe les structures jusqu’ici éparpillées pour simplifier le financement public : OSEO (agence publique de soutien à l’innovation), CDC Entreprises (qui gère notamment le Fonds national d’amorçage) , le FSI (Fonds stratégique d’investissement dit « fonds souverain ») et sa déclinaison FSI Régions.
La méga-structure, montée dans une logique de « guichet unique », regroupera 2000 collaborateurs (dont la moitié se situera en régions).
En théorie, Bpifrance est censée améliorer l’efficacité du soutien public (associée aux acteurs privés) en proposant une batterie de solutions aux entreprises : financement de l’innovation, garanties des prêts, cofinancement bancaire, investissement en fonds propres.
Elle serait en mesure d’investir 12 milliards d’euros dans les entreprises françaises d’ici 2017.
L’objectif du gouvernement est de faire émerger « des champions de dimension internationale » et particulièrement d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) sur le modèle du Mittelstand allemand.
A l’image du réseau social professionnel Viadeo soutenu par le FSI qui part conquérir le monde face à l’Américain LinkedIn.
BPI France comportera deux points d’entrée principaux : le pôle financement et le pôle investissement (direct ou en « fonds de fonds »).
Dans la sphère numérique et l’univers des start-up, c’est la deuxième porte la plus intéressante. Bpifrance a vocation à donner une impulsion forte dans des projets innovants qui montent en phase d’industrialisation.
Pour les TIC, elle a déjà signé deux réalisations sous sa propre marque.
Dans le domaine des logiciels de stockage de données en masse, elle a apporté son soutien à Scality début juillet.
Un joli tour de table de 22 millions de dollars « piloté par Menlo Ventures et Iris Capital, avec la participation du FSN PME, géré par Bpifrance Investissement (ex-CDC Entreprises) pour le compte de l’État dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir », et des investisseurs historiques, dont Idinvest Partners, Omnes Capital et Galileo Partners.
Encore plus symbolique dans le domaine du numérique et de la vague « Internet des objets » : Bpifrance effectue avec Withings « sa première opération d’importance dans le domaine du capital-risque ».
Concrètement, la start-up française dédiée aux objets connectés dans la catégorie « santé/bien-être », lève 23,5 millions d’euros.
La participation de la banque publique d’investissement s’élève à 11 millions d’euros (d’autres fonds plus traditionnels prennent le relais : IdInvest Partners, 360 Capital Partners, Ventech).
L’investissement dans Withings est le premier d’un nouveau fonds de Bpifrance, baptisé « Large Ventures » et doté d’une capacité d’investissement situé entre 300 et 500 millions d’euros.
Il pourrait financer cing grosses start-up par an, estime Nicolas Dufourcq dans Les Echos.
Autre contribution remarquée en lisant la lettre de diffusion de la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS, rattachée au ministère de l’Economie et des Finances).
L’ancien Directeur du Technocentre d’Orange précisait les trois priorités du pôle Innovation : numérique, écotechnologies et biotechnologies (« des secteurs qui transforment actuellement l’ensemble des industries et services »).
Paul-François Fournier a précisé dans ce même entretien qu’il s’agit « d’offrir aux entreprises une visibilité transverse sur tous les outils et dispositifs de soutien existants depuis l’aide à l’innovation jusqu’aux fonds propres ».
Reste à se rapprocher de la communauté des start-up et des entrepreneurs pour expliquer quels outils sont mis à la disposition des entrepreneurs pour répondre aux besoins de financement.
Bref pour vraiment exister et s’imposer comme un interlocuteur incontournable.
Les bons réflexes sont en cours d’acquisition : Bpifrance était déjà présent avec un stand imposant sur le salon Planète PME organisée en juin à Paris pour répondre aux demandes des visiteurs.
Les passerelles entre FSN PME et Bpifrance |
Le 17 juin dernier, un premier bilan pour le FSN PME (géré par CDC Entreprises et doté de 300 millions d’euros) a été réalisé après18 mois d’activité. Le « Fonds Ambition Numérique du Programme des investissements d’avenir » a financé 14 PME innovantes de ce secteur (voir la liste complète ici). En co-investissement avec des financeurs privés, il a investi 33 millions d’euros dans des opérations de capital-risque et de capital développement technologique pour accélérer la croissance de ces entreprises. Entre 1 et 10 millions d’euros ont été alloués à chacune d’entre elles, précise la DGCIS. Et ce, dans des secteurs technologiques très divers : composants et systèmes, objets intelligents, logiciels ou encore e-santé. Prochaine étape : accompagner ces entreprises dans la durée et réaliser de nouveaux investissements (40 entreprises financées au total d’ici trois ans). Dans le lot de transition, on trouve Scality (logiciel de stockage), qui fait initialement partie du portefeuille FSN PME. Mais la référence a été « récupérée » au profit de la communication Bpifrance, pourrait-on dire. En raison du rapprochement entre CDC Entreprises et la Banque publique d’investissement, le Fonds national d’amorçage (FNA) et le FSN PME seront logiquement chapeautés par la nouvelle structure fédératrice Bpifrance. |
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Credit photo illustration : NME, droits réservés
(Photo Paul François Fournier : DGCIS)
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