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Financement : comment Lima a mixé crowdfunding et capital-risque

ForgetBox , qui exploite le concept LIMA (entre le NAS et service cloud personnel), remonte la chaîne de financement entre le participatif et le capital-risque.

La start-up parisienne s’était distinguée à l’été 2013 en levant 1,2 million de dollars sur la plate-forme de crowdfunding américaine Kickstarter. Elle vient juste d’obtenir une enveloppe de 2,5 millions de dollars apportée par le fonds Partech Ventures. Présente entre San Francisco, Paris et Berlin, cette structure qui combine amorçage et capital-risque se positionne comme un investisseur spécialisé dans les entreprises des domaines de l’Internet et des technologies de l’information.

Elle dispose d’un fonds « Partech Entrepreneur » doté de 30 millions d’euros et destiné à financer les projets innovants dans le cadre des premiers tours de table de jeunes sociétés. Une initiative portée par une quarantaine d’entrepreneurs ou personnalités de l’économie numérique en France et dans la Silicon Valley, mais aussi le Fonds national d’amorçage (FNA, géré par Bpifrance), Econocom et BNP Paribas.

Impliqué dans le financement de start-up françaises comme Sigfox (Internet des objets) et Teads (solutions publicitaires vidéo), Partech Ventures était l’un des investisseurs historiques de Jaspersoft (business intelligence ; récemment racheté par Tibco pour 185 millions de dollars) ou encore de Five9 (logiciels et services pour centres d’appels ; entré en Bourse début avril).

Lima : entre NAS et service de cloud personnel

Son attention s’est portée sur le concept Lima. A mi-chemin entre un NAS et un service de cloud personnel, ce système de stockage permet d’unifier la mémoire de plusieurs appareils en créant un espace privé « multi-devices ». Plus besoin de se souvenir sur quel terminal on enregistre ses contenus : tout est automatiquement sauvegardé et accessible via n’importe quel ordinateur, tablette ou téléphone sur lequel le client Lima est installé.

Celui-ci agit comme une surcouche modifiant de façon transparente la façon dont chaque système d’exploitation gère les fichiers : les données sont transférées dans un dossier Lima sans que cela soit visible par l’utilisateur, qui n’a qu’à se soucier de la partie hardware. En l’occurrence, un petit boîtier que l’on connecte par Ethernet à un routeur ou à une set-top box et auquel on greffe jusqu’à 8 disques externes (4 To maximum par volume). Le contenu de ces disques devient alors exploitable en mode cloud… avec, selon Séverin Marcombes, « plusieurs avantages par rapport à des services comme Dropbox ».

Le patron et cofondateur de ForgetBox s’explique : « Lima propose des transferts de données bien plus rapides et on peut gérer plus facilement la capacité de stockage« . Outre le mode hors-ligne et le système de cache pour les documents récents, il met en avant la confidentialité des données, « qui résident chez l’utilisateur et non sur des serveurs tiers ». ForgetBox compte d’ailleurs développer une API permettant l’émergence de services Web capables d’utiliser ces informations stockées côté client.

La première version de Lima ne supporte qu’un utilisateur à la fois. Mais la collaboration est bien l’une des priorités à l’agenda 2014 de Séverin Marcombes. Aujourd’hui âgé de 26 ans, cet ingénieur de formation a pris goût à l’entrepreneuriat lors de son stage en classe de quatrième, qu’il a effectué au sein de l’incubateur Republic Alley, « un environnement sympathique quand on a cet âge-là« .

Fort d’une expérience forgée pendant sept ans à Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine) à travers l’accompagnement des personnes âgées dans l’apprentissage de l’informatique, puis au Danemark dans un projet d’aide domotique pour handicapés, Séverin est de ceux qui prônent l’intégration, dans le cursus secondaire, d’une formation à la gestion d’entreprise. Mais aussi d’un apprentissage de la programmation. « Les développeurs sont l’avenir du numérique« , concède-t-il.

Son associé Gawen Arab (26 ans également) a pour sa part multiplié les projets dans l’Internet des objets, contribuant notamment au développement d’un « musée connecté » en Afrique. C’est à l’École Centrale d’Électronique, dans le cadre de leur formation d’ingénieurs en systèmes embarqués, que les deux étudiants d’alors font connaissance. Ils commencent à « sécher des cours » pour dédier la moitié de leur temps à Majority Report, start-up développant un système de suivi du parcours client dans les supermarchés.

(lire la suite en page 2 : De ForgetBox à Lima)

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