Financement : des signes positifs pour le crowdfunding

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Le baromètre semestriel de Financement Participatif France illustre l’importance que prend progressivement le crowdfunding dans l’accompagnement des start-up et PME innovantes.

Axe majeur des « 40 propositions pour l’innovation » formulées en 2013 par le gouvernement Ayrault, le crowdfunding s’impose progressivement comme un maillon fort dans la chaîne de financement des start-up et des PME innovantes, aux côtés des business angels, des accélérateurs et du capital-risque.

C’est l’un des principaux enseignements à tirer du dernier baromètre semestriel réalisé par Compinnov pour le compte de l’association Financement Participatif France (FPF). Selon les données recueillies auprès de 37 plates-formes en activité*, 66,4 millions d’euros ont été collectés entre le 1er janvier et le 30 juin 2014 par l’ensemble des plates-formes agréées. Soit deux fois plus que sur la même période en 2013 (33 millions d’euros).

Les plates-formes de prêt aux particuliers et/ou aux entreprises ont concentré l’essentiel des fonds investis : 37,4 millions d’euros, dont 33 millions sous forme de prêts non affectés. Le don – avec ou sans contrepartie en nature – représente 19,2 millions d’euros injectés, contre 9,8 millions pour le financement par souscription de titres.

Un tel niveau d’investissement reste faible par rapport au milliard de dollars levé en moins de cinq ans sur la plate-forme américaine Kickstarter (cap franchi le 3 mars 2014), mais la structuration du marché devrait s’accélérer dans les prochains mois avec l’entrée en vigueur de l’ordonnance crowdfunding.

Publié le 30 mai au Journal Officiel, ce texte fixe un cadre réglementaire pour le financement participatif et crée notamment un statut allégé d’établissement de paiement pour les entreprises qui collectent et reversent, pour le comptes de tiers, des fonds pour un montant mensuel cumulé inférieur à 3 millions d’euros.

Les premières pistes de réglementation avaient été esquissées à l’été 2013, dans le cadre d’une « thérapie de choc » destinée à simplifier et à sécuriser la vie des entreprises. Alors ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique, Fleur Pellerin s’était saisie de ce dossier qui lèvera plusieurs barrières administratives conditionnant actuellement la contribution de particuliers depuis des sites de crowdfunding labellisés.

En attendant l’ordonnance

Pour l’heure, le bilan du 1er semestre 2014 est marqué par le franchissement d’un cap symbolique : celui du million de contributeurs ayant participé au financement d’un projet en crowdfunding depuis 2008 ; les plus actifs étant les 35-49 ans. Le montant moyen de la collecte s’élève à 185 483 euros pour une prise de participation, avec 2036 euros par souscripteur. Il est de 2411 euros pour du don sans contrepartie ; 3478 euros avec récompenses. Quant au prêt rémunéré, il permet de collecter en moyenne 9930 euros (650 euros pour du non rémunéré).

Environ un quart des 44 112 projets mis en ligne depuis 2008 l’ont été au 1er semestre 2014. La quasi-totalité (98%) de ceux sous forme de dons simples ou de prêts – hors prêts non affectés – ont été financés avec succès. Un taux qui passe à 59% pour les dons avec récompenses et à 56% pour les entrées au capital. Dans ce dernier cas, 97% des porteurs de projets sont des entreprises. Celles-ci sont aussi majoritaires (aux deux tiers) pour le prêt. Elles ne lancent en revanche que peu de campagnes autour des dons avec contreparties : 58% de particuliers sur ce segment… et 31% d’associations.

Président de FPF, Nicolas Lesur conclut : « La finance participative marque sa capacité à se démocratiser et à devenir une source de financement crédible et pérenne de l’économie française« . Il ajoute que la 2e édition des Assises du Financement participatif se déroulera le 11 décembre prochain, parallèlement à la Conférence du Réseau européen des acteurs du crowdfunding (ECN).

* Parmi les plates-formes ayant participé à cette enquête FPF/Compinnov, 22 fonctionnent sur le principe du don (avec récompenses dans 18 cas) ; 6 proposent un système de prêt (rémunéré pour 4 d’entre elles) et 9 permettent la prise de participation au capital d’entreprises. Une estimation de 3,85 millions d’euros collectés a été incluse pour les plates-formes qui n’ont pas répondu au baromètre.

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Crédit photo : Miriam Doerr – Shutterstock.com


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