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La FinTech veut dynamiser le marché de l’épargne en France

L’épargne, un produit ronronnant ? Méfiez-vous des apparences.

Des start-up FinTech sont bien décidées à apporter un nouveau souffle à ce type de produits financiers dans le sens d’une vulgarisation et d’une bataille tarifaire.

Quitte à bousculer les agences des banques et les sociétés traditionnelles de gestion de patrimoine.

A l’occasion d’un focus mené lors d’une matinée de tables rondes spécial FinTech sous la supervision de l’ACSEL, plusieurs start-up ont présenté des concepts visant à offrir un nouveau visage de l’épargne.

Au-delà des réflexes classiques de l’ouverture d’un compte Livret A ou de la souscription à une assurance-vie, comment mieux choisir ?

A travers Advize, Nicolas Marchandise veut accompagner les particuliers dans choix d’une assurance-vie. « Notre problème à résoudre, c’est : ‘J’ai de l’argent à placer’. Comment je fais ? Aidez-moi à trouver une solution. »

La start-up travaille avec l’assureur Generali et Morningstar (fournisseur d’analyses d’investissement indépendantes) pour coller le plus possible aux attentes du particulier épargnant, qui n’a pas vocation à devenir un trader.

Par conséquent, il faut l’aider à déterminer le meilleur contrat d’assurance adapté à son profil et l’informer régulièrement des performances de son contrat.

« On a industrialisé le process pour toucher tous les clients en même temps. »

Sous un autre angle, Yomoni propose « une gestion optimisée » de votre épargne (« mandat de gestion à partir de 1000 euros »).

« C’est un service tout compris : on gère votre épargne pour un prix transparent, assure son CEO Asad-Syed Mourtaza.

En juin, la start-up a levé 3,5 millions d’euros auprès de Crédit Mutuel Arkéa et Iéna Venture (incubateur de la Financière de l’Echiquier).

Sous un autre angle, Q-Hedge Technologies, qui édite le site MarieQuantier.com, a vocation à « donner les moyens technologiques » (trading haute fréquence, cloud, HPC), pour « trouver toujours plus de performance sur les marchés financiers pour le compte de nos clients pour un prix toujours plus abordable ».

C’est le message que le CEO Mathieu Hamel veut faire passer dans la session ACSEL. A travers MarieQuantier.com, sa société veut proposer au grand public une qualité de service, réservée jusqu’ici aux banques d’investissement et aux personnes très fortunées.

« Il faut chercher à favoriser l’autonomie, la prise de participation, être emancipé et grandir par la compréhension. La confiance n’exclut pas le contrôle. »

A travers ce service, Mathieu Hamel reconnaît un côté Uber : « Pas de banque, pas de rétro-commission, pas de produits structurés. »

Une invasion de start-up Fintech que la Chambre Nationale des Conseils en Gestion de Patrimoine regarde avec une certaine appréhension au regard des risques de « distorsion de concurrence ».

Sa présidente Géraldine Métifeux se montre vigilante face aux potentiels écarts règlementaires.

Pour illustrer le propos, une lettre de mission pour disposer d’un statut de CIF (conseiller en investissements financiers) au sens AMF nécessite d’être soumis à 44 documents règlementaires.

« Que l’on soit soumis aux mêmes contraintes, cela me paraît légitime », estime Géraldine Métifeux.

Au nom de la branche Société Générale Banque Privée (mandat de gestion à partir de 500 000 euros), son directeur commercial Franck Bonin se sent un peu loin des problématiques exposées par les start-up Fintech.

Les segments clients visés sont a priori très différents : élargissement de la base d’épargnants et investisseurs particuliers vs la niche de la clientèle fortunée du private banking.

« C’est bien l’innovation mais, le plus important, c’est le conseil », commente Franck Bonin. « Mais on ne gagne pas d’argent là-dessus en France. Pourtant, à mon, sens, la valeur ajoutée est là : la vision 360 degrés du client à travers la relation multi-canal. »

Au-delà des débats techniques et règlementaires, on perçoit des tensions et des divergences entre FinTech et acteurs traditionnels de la gestion de fortune sur la vision du marché de l’épargne en France, sur les modes de facturation des offres jugées parfois exorbitantes et le présumé manque de transparence globale du marché.

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