Quels services à valeur ajoutée les start-up qui évoluent dans le segment FinTech peuvent apporter aux TPE/PME ?
A l’occasion d’une table ronde du Forum Paris FinTech organisé par le cabinet Altéir de Laurent Nizri, un parterre de jeunes pousses a exposé leur vision du marché et la manière dont ils comptent se distinguer des réseaux bancaires traditionnels ou collaborer avec eux.
Olivier Goy, CEO de Lendix (plateforme de prêts destiné aux investisseurs et organisations institutionnelles pour soutenir les PME), est assez cash lorsqu’il parle de business. « En l’état actuel, on parle plus de buzz que de réalité sur le marché ».
Lancée en avril 2015, la plateforme a permis de collecter 12 millions d’euros distribués sous forme de prêts aux entreprises. « Nous sommes leaders sur un petit marché de 30 millions d’euros sur l’année 2015 », estime Olivier Goy.
Sachant qu’il existe une soixantaine de services associés à du crowdlending en France. On peut citer des concurrents comme Unilend ou Lendopolis. Cela fait beaucoup pour un « marché très concentré ». Mais certaines trajectoires de start-up font rêver.
Olivier Goy cite le cas de Funding Circle [150 millions de dollars levés en avril 2015] au Royaume-Uni : 1 milliard de pounds prêtés aux entreprises en 2015. C’est le troisième prêteur aux entreprises au niveau national.
La vocation de plateformes comme Lendix, qui a levé presque 14 millions d’euros en deux tours de table, est de « fluidifier le financement de l’économie ».
« Les banques sont longues à accepter ou non le dossier d’entreprise [pour l’octroi d’un prêt]. En visant le ‘gris’ [des dossiers qui ne sont pas évidents à accepter aux premiers abords], nous répondons très rapidement en 15 jours », explique Olivier Goy. « Sachant que nous sommes en mesure de ‘pricer’ le risque sans caution, sans assurance et sans garantie. »
Olivier Goy l’admet, il y a un énorme travail d’évangélisation à effectuer auprès des TPE « mono-bancarisées depuis des années ». Il faut leur expliquer qu’il vaudrait mieux diversifier leurs sources de financement.
Finexkap est un cas intéressant dans la FinTech. Cette start-up vise le segment de l’affacturage* ou comment des prestataires de services financiers « achètent » des factures aux entreprises en échange d’obtention rapide de liquidité.
Une dizaine d’établissements sont présents sur ce créneau, essentiellement accolés à des groupes bancaires.
« C’est un marché en forte croissance. Pourtant, l’affacturage ne résout pas le problème du financement à court terme », considère Cédric Teissier, CEO de Finexkap.
Car les circuits traditionnels de l’affacturage sont présentés comme contraignants : durée d’engagement de 12 à 18 mois, le dirigeant d’entreprise doit fournir une garantie individuelle, sans compter sur une « opacité tarifaire démentielle ».
Lancé en janvier 2015, Finexkap joue la rupture : toute entreprise peut céder une facture en moins de 5 minutes via la plateforme d’affacturage. Et le cash est libéré dans les 24 heures suivants.
Des algorithmes permettent d’évaluer la solvabilité des entreprises, ce qui permet d’analyser les demandes de crédit. La start-up pousse son expertise jusqu’à l’analyse comportementale (comment les visiteurs se comportent en termes de parcours et de navigation sur la plateforme).
« Aujourd’hui, mes concurrents n’existent pas vraiment en France. Je suis dans une démarche de création véritable de marché », estime Cédric Teissier.
Sa start-up, qui a levé 22,5 millions d’euros fin 2014, aurait capté l’attention de 150 clients.
Mais, l’affacturage destiné aux TPE/PME n’étant pas « une cible naturelle », il va falloir là-aussi passer par une certaine pédagogie.
En France, Wiseed est une plateforme pionnière en termes de crowdfunding. L’objectif de la plateforme est de démocratiser l’investissement de projets d’entreprise par des particuliers. Et ce, à partir de 100 euros.
Pour ses six ans, ITespresso.fr a récemment fait un focus sur l’évolution de l’activité de Wiseed (effectif 35 personnes, communauté de 60 000 investisseurs, 94 projets acceptés pour 40 millions d’euros).
« On reçoit 1000 projets par an et on en finance 5%. On est très sélectif », évalue Stéphanie Savel, Wiseed.
« Une fois le financement réalisé, il faut accompagner les start-up. Du coup, on mobilise les actionnaires individuels qui peuvent être autant de relais de compétences et de réseaux et autant d’ambassadeurs et VRP potentiels », commente-t-elle.
Malgré les efforts de Bpifrance, Stéphanie Savel considère que le financement de l’amorçage demeure déficient en France sur fond d’effervescence de start-up. « Il y un vrai gap. Il faut refondre cette chaîne de financement. »
Sur fond d’open innovation, BNP Paribas s’intéresse à la FinTech pour « étudier les tendances, comprendre les nouveaux besoins des clients ou moderniser certains services ou métiers ».
Il a mis sur place une quinzaine de pôles innovations, dont un dédié à la FinTech.
Au passage, 1500 start-up de ce segment sont des clients de l’enseigne bancaire. « Elles poussent aussi à nous transformer », selon Denis Laplane, Head of Corporate Banking, qui représente BNP Paris sur ce forum FinTech.
Il essaie de répondre aux critiques faites par les start-up sur le prétendu manque d’agilité des groupes bancaires.
Sur la question de l’affacturage, 14 millions de factures passent par BNP Paribas Factor (branche dédiée du groupe).
Pour les prêts accordés aux entreprises, 40% d’entre eux d’un montant inférieur à 30 000 euros sont réalisés en ligne.
Pour le financement en fonds propres, là aussi, la banque fournit un effort avec un fonds d’amorçage de 20 millions d’euros. « Mais on n’est pas compris comme cela, ni apprécié comme cela. Nous n’excluons pas de faire du venture capital non plus. »
La séquence la plus savoureuse survient lorsque Laurent Nizri, organisateur de ce forum FinTech et animateur de la table ronde, interpelle ses invités sur la perception des groupes bancaires vis-à-vis des start-up qui manient la finance et les technologies.
« On a beaucoup d’états majors d’établissements qui viennent nous voir, mais on a l’impression d’être dans un zoo », glose Olivier Goy de Lendix. « Il y a un problème de maturité. C’est davantage de la découverte et de la curiosité. »
Stéphanie Savel de Wiseed semble y croire davantage : « On doit envisager des modes de coopérations avec les banques. Même si elles ont encore peur de nous en termes d’images et de risques. »
Cédric Teissier de Finexkap prend le relais : « Les banques observent ». Si une coopération doit être montée, il faut en prouver la pertinence. Et le CEO de Finexkap compte bien y parvenir en s’appuyant sur une « approche transversale et radicale grâce à l’expérience client fournie via la techno ».
* L’opération d’affacturage ou factoring consiste en un transfert de créances commerciales de leur titulaire à un factor qui se charge d’en opérer le recouvrement. C’est une technique de financement court terme pour les entreprises qui permet de résoudre les problèmes de trésorerie.
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