C’est le 9 novembre 2004 que la Fondation Mozilla publiait la version 1.0 de son navigateur Internet Firefox. Né des cendres de Netscape (qui a fêté ses 20 ans le 14 octobre 2014), il symbolisait le logiciel libre et avait alors pour objectif de tailler des croupières dans les parts de marché d’Internet Explorer.
Rappelons qu’au quatrième trimestre 2004, le navigateur Internet de Microsoft trustait 91,35% de parts de marché (données Net Applications) et Firefox, 3,66%.
Le navigateur de Mozilla a ensuite connu une irrésistible ascension jusqu’au quatrième trimestre 2009, où à son apogée, ses parts de marché atteignaient alors 24,46%. Depuis, Firefox n’a cessé de reculer, cédant du terrain à Chrome de Google ou encore au navigateur Safari d’Apple.
La photographie actuelle (données Net Applications pour le deuxième trimestre 2014) est celle d’un navigateur qui occupe la seconde place en termes de parts de marché globales avec 18,34%.
Talonné par Google Chrome (16,45%), il est largement devancé par Internet Explorer, en tête avec 58,14%. Ces pourcentages sont révélateurs de l’utilisation des navigateurs sur ordinateurs, alors que les usages basculent largement vers le nomadisme et la mobilité. Un domaine où Mozilla brille encore par sa faible présence en termes de parts de marché.
Du mano a mano avec Internet Explorer dans le segment des PC, Mozilla doit donc se tourner vers la mobilité dans une ère post-PC. La fondation doit se réinventer et convaincre en mettant en avant ses atouts.
Mozilla a fait le pari du HTML5. On le voit notamment avec son système d’exploitation mobile Firefox OS mu par le moteur de rendu Gecko de Firefox.
Le « Responsive Design » adopté par les sites Internet pourrait lui donner raison, les usages des navigateurs mobiles trouvant à nouveau grâce aux yeux des utilisateurs de terminaux mobiles.
A l’instar de Chrome (avec son programme Android L par exemple), Mozilla cherche aussi à séduire les populations qui n’ont pas encore accès à Internet.
Avec le smartphone sous Firefox OS à 25 dollars, Mozilla désire ainsi conquérir les marchés émergents sous l’angle de la mobilité. A cet effet, la Fondation s’est tournée vers Spreadtrum, le spécialiste chinois des semi-conducteurs, pour finaliser un produit à ce tarif. Autre objectif : montrer que Firefox OS peut tourner sur une configuration aussi chiche, comme l’indiquait Tristan Nitot, l’évangéliste de la fondation Mozilla.
Un atout de taille alors que les constructeurs de terminaux mobiles ajoutent des giga-octets aux giga-octets (mémoire vive) et des gigahertz aux gigaghertz (pour cadencer le CPU). Mais, la feuille de route de Firefox OS ne s’arrête pas à la mobilité, puisque l’OS protéiforme (comme un certain Windows 10) a aussi des perspectives sur les téléviseurs connectés et dans le monde de l’embarqué.
Malgré cela, cette offre, exploitée commercialement depuis bientôt un an, n’a pas encore délivré les résultats escomptés en termes de taille critique.
Mozilla doit aussi composer avec le modèle dont il a fait sa carte de visite, l’open source, et notamment faire quelques entorses aux dictats qu’il impose (avec la gestion des DRM par exemple), égratignant au passage l’image de la fondation aux yeux des puristes.
Mais, la plus grande faiblesse de Mozilla réside peut-être dans sa dépendance quasi totale vis-à-vis de Google. En 2005 déjà, la fondation tirait 95% de ses revenus (52,9 millions de dollars) des redevances des moteurs de recherche. Depuis 2011, 90% (280 millions de dollars) des revenus sont liés à l’accord de filiation passé avec Google.
Depuis août 2014, des formats publicitaires sont toutefois testés sur Firefox (dans une mouture Nighty) afin de réduire la dépendance financière avec Google et de faire évoluer son modèle économique.
Des changements cruciaux, voire vitaux, pour Mozilla qui, une nouvelle fois, pourraient ternir l’image du navigateur Firefox, chantre de la liberté et du logiciel libre.
Toujours est-il que si Firefox était initialement installé par des utilisateurs avancés (malgré une double page de publicité dans le New York Times en 2004), il joue depuis lors la carte du grand public. En guise de symbole, la Fondation lance aujourd’hui #fx10, un navigateur Internet (sur les bases de Firefox) destiné aux développeurs, une manière de rappeler que Firefox n’est, lui, pas affaire de spécialistes.
Crédit photo : cozyta – Shutterstock.com
Equipés de NPU, les PC Copilot+ peuvent déployer des LLM en local. Un argument suffisant…
Que vous soyez un novice dans le domaine informatique, ou avec un profil plus expérimenté,…
Les attaques de phishing utilisant des QR codes frauduleux intégrés dans des documents PDF joints…
Microsoft a amorcé le déploiement de Windows 11 24H2. Passage en revue des nouvelles fonctionnalités…
L'intégration de Copilot dans la suite bureautique s'accélère. Où trouver l'assistant IA et comment l'utiliser…
Microsoft annonce une phase expérimentale pour lancer Recall sur les PC Copilot+. Elle doit commencer…