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Le Flyboard Air cloué au sol : alerte à l’innovation en France ?

Les freins à l’innovation en France, parlons-en. Créateur du Flyboard Air, Franky Zapata vient de pousser un coup de gueule, qui fait du bruit sur les réseaux sociaux.

Cet ex-pilote professionnel de jet-ski reconverti en entrepreneur indépendant a conçu un prototype de plateforme aéroportée autonome et propulsé au kérosène. Il permet de survoler les surfaces d’eau (lacs, étangs, mer).

A travers les vidéos disponibles sur YouTube, on le voit en train de réaliser différentes figures de freestyle.

Mais ça se passe mal avec les autorités dans le Sud de la France. Une enquête préliminaire a été ouverte pour « non-respect des règles minimales de survol et conduite d’un aéronef sans les titres nécessaires », selon le vice-procureur de la République d’Aix-en-Provence.

En avançant des problématiques de sécurité aérienne et de trouble de voisinage, une interdiction temporaire de voler a été édictée à l’encontre de Franky Zapata et son Flyboard Air.

La justice évoque un bruit assourdissant de son engin volant mais aussi un manquement à des règles d’interdiction de vol à proximité de l’aéroport. Pour cet engin d’un nouveau genre, elle avance aussi la nécessité de disposer d’un « examen théorique d’un personnel navigant », à l’instar d’un opérateur de drone.

Franky Zapata, qui encourt une peine de prison et une amende de plusieurs milliers d’euros, a évoqué ses mésaventures sur Facebook.

« Je me suis retrouvé convoquer à la gendarmerie de l’air ou l’on m a informé que si je volais de nouveau (que ce sois sur un terrain public ou même privé), le procureur me mettrait en examen avec à la clef des peines de prison si élevées qu’avant de partir ils m’ont fait une fiche de signalement au cas où je m’échapperai. »

Cela fait un an que l’entrepreneur développe et teste le Flyboard Air au Rove, près de Marseille (Bouches-du-Rhône). Mais il existe un flou juridique pour l’exploitation d’engins aussi novateurs. Tellement déroutant que les autorités préfèrent tempérer en attendant une législation ad hoc…et que la justice finit par interdire les vols.

« Je vais certainement être obligé – avec le plus grand des regrets – de quitter la France », explique Franky Zapata dans sa contribution.

Il assure que d’autres pays sont prêts à l’accueillir au nom de l’innovation, notamment les Etats-Unis. Son entreprise dispose d’un effectif de 55 personnes en France. Elle a écoulé 10 000 modèles Flyboard de première génération.

Sur la plateforme MesOpinions.com, une pétition a été mise en place pour « sauver notre Iron Man français ». Une mobilisation qui semble porter ses fruits. « Merci beaucoup les amis d avoir partagé !!!!! Ça bouge et c grâce à vous !!!!!! », déclare Franky Zapata en réaction sur le réseau social.

Innovation & Flyboard interdit : « Ravageur comme image »

Lors d’une table ronde organisée mercredi matin dans les locaux parisiens de Bpifrance pour parler de l’innovation entre la Silicon Valley et la France, Axelle Tessandier (fondatrice Axl Agency et déléguée nationale du mouvement En marche d’Emmanuel Macron) a cité le cas du concepteur du Flyboard qui menaçait de partir en France à cause des blocages règlementaires.

« C’est ravageur comme image [pour la France]. » Tout en rappelant le nombre de partages de la contribution « coup de gueule » de Franky Zapata sur Facebook (plus de 156 000 au compteur jeudi soir).

De son côté, Jean Bourcereau, Managing Partner au sein de Ventech, émet une réflexion plus globale. Il estime qu’il faudrait « foutre à la poubelle le principe de précaution » ancré dans la loi et « dans la mentalité ». Un postulat percu comme un frein à la R&D sur fond de compétition mondiale.

De son côté, Freddy Mini, CEO de Netvibes (groupe Dassault Systèmes) estime que le rôle d’un gouvernement est « d’accompagner l’éducation pour que la population soit réactive vis-à-vis de l’innovation ». La législation doit aussi favoriser l’épanouissement de l’innovation et non pas la freiner.

Ainsi, la mesure gouvernementale prise en octobre 2013 d’imposer un délai de 15 minutes entre le moment de la réservation et l’arrivée sur place du chauffeur VTC (censée contribuer au rétablissement d’un équilibre des prérogatives vis-à-vis des chauffeurs de taxis) est perçue comme un non-sens par le Net-entrepreneur qui vit à San Francisco. Une piste retoquée par le Conseil d’Etat cinq mois plus tard.

Vidéo promotionnelle Flyboard® Air Test 1 via YouTube :

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