Focus : Wat devra confirmer son rôle de hub vidéo de référence chez TF1
La plate-forme vidéos de TF1 veut exister face à YouTube et Dailymotion. Sa maison-mère adopte la solution d’identification des contenus vidéo de l’Ina.
Deuxième champs de distinction : la profondeur du catalogue. Alors que Dailymotion ou YouTube visent l’exhaustivité, Wat se targue de disposer d’un catalogue « plus restreint mais plus premium et plus monétisable ».
« Nous avons l’ambition de valoriser les profils de nos utilisateurs et de théâtraliser les contenus », poursuit le représentant de Wat. La plate-forme vidéos affiche une base de 450 000 membres (dont 250 000 réellement actifs).
Wat pourra utiliser les vidéos de LCI mais pas celles d’Eurosport
Dans la sphère de la filiale interactive e-TF1 (Tf1.fr, Lci.fr, Plurielles.fr, Eurosport.fr, Overblog.com, Automoto.fr, Tfou.fr) du groupe audiovisuel éponyme, Wat pourrait occuper une place particulière. « Nous sommes en train de déployer une stratégie afin que le lecteur vidéo Wat soit adopté par tous les sites Web de la chaîne », assure Stéphane Beillaud. Ainsi, Wat devrait entrer en collaboration avec la chaîne d’actualité en continu LCI. Exception notable : Eurosport a signé un accord paneuropéen de contenus avec Yahoo.
Au point de devenir le « hub vidéo » de référence dans la grande maison TF1 ? « Nous comptons intégrer le plus possible de vidéos émanant des chaînes du groupe », assure notre interlocuteur. En évitant de marcher sur les plates-bandes d’autres initiatives « nouveaux médias » comme TF1 Vision pour la vidéo à la demande payante ou le service de télévision de rattrapage (espace « Revoir une émission » sur TF1.fr).
Wat Tv accueillera naturellement les vidéos des programmes phares des chaînes de la galaxie TF1 (comme Star Académie). Il soutiendra d’autres efforts de développement dans le groupe, comme le portail associé à la passerelle triple play Bbox de Bouygues Telecom (propriété du groupe Bouygues, comme le groupe TF1). Mais c’est promis : il s’ouvrira aussi à des sources extérieures de production de contenus vidéo (jeux vidéo, cinéma, musique…). Récemment, un partenariat a été signé avec LePost.fr, le site communautaire du groupe LeMonde.
e-Pub : « objectifs atteints »
Logiquement, la régie publicitaire du groupe TF1 prend en main la gestion des espaces publicitaires de Wat.tv. La plate-forme vidéo fait partie d’un package de « sites Web communautaires » avec Overblog (blogs) et Nomao (guide).
En s’appuyant sur la plate-forme adserver OpenAdStream, elle propose différents formats « e-pub » : billboard, évènementiel…« On vient juste de lancer la coupure publicitaire au milieu de la consultation pour les vidéos longues », révèle Stéphane Beillaud. Wat exploite également les liens sponsorisés de l’agence Miva (ex-réseau Espotting).
Pour quels résultats ? « Nous avons atteint nos objectifs en termes publicitaires », glisse Stéphane Beillaud. Hélas, on devra se contenter de ce seul indice. Pas évident de déterminer à quelle échéance la fameuse rentabilité sera atteinte. Surtout lorsque le contexte économique est vraiment défavorable : le chiffre d’affaires du troisième trimestre d’e-TF1 est en baisse de 10,6% à 38,1 millions d’euros.
Les coulisses technos de Wat |
Pour le fonctionnement de Wat, le groupe TF1 exploite une trentaine de serveurs répartis sur deux baies. La bande passante globale exploitée est comprise entre 5 et 10 Gbit/s. « Nous nous appuyons largement sur Akamai, dont nous sommes satisfaits, mais, dans l’optique d’optimiser nos coûts, nous sommes en train d’évaluer des alternatives », précise la direction informatique du groupe TF1. Il vaut mieux être blindé en termes de capacité d’hébergement : 60 To de stockage, en utilisant un cluster de stockage Isilon. « Le site est largement basé sur des technologies open-source : Linux, Apache/Lighttpd, PHP, MySQL », nous précise-t-on. L’architecture a changé depuis la création de Wat en 2006. A l’origine, la plate-forme a émergé comme un service développé par Dailymotion pour le compte de TF1 sur des machines hébergées par Dailymotion. Mais, courant 2007, les deux partenaires se sont séparés. Wat/TF1 a repris le code et les serveurs pour une exploitation indépendante. |