Foursquare repense sa stratégie mobile
A l’instar de Facebook, qui commence à segmenter ses services sur mobile en plusieurs applications distinctes, Foursquare s’apprête à dissocier son offre de bons plans géolocalisés de son réseau social.
« A l’heure où les usages en mobilité évoluent […], une application doit pouvoir remplir une tâche spécifique et non un vaste ensemble de tâches complexes« .
C’est l’un des principaux arguments avancés par Dennis Crowley pour justifier la nouvelle stratégie de Foursquare. La société dont il est CEO et fondateur a décidé de scinder son activité en deux applications mobiles : l’une pour les bons plans géolocalisés ; l’autre pour la partie réseau social.
Cette approche n’est pas sans rappeler celle de Facebook, qui a dissocié ses services en plusieurs applications distinctes ayant chacune leur spécialité et leur public (Messenger, WhatsApp, Instagram). Elle est censée permettre aux utilisateurs de choisir précisément quels outils ils souhaitent installer sur leur smartphone ou leur tablette.
L’application Foursquare ne réunira donc bientôt plus que les avis et conseils associés aux lieux proches de l’utilisateur, au sein d’un moteur de recommandation proche du concurrent Yelp. Pour publier des « check-in », il faudra passer par l’application Swarm, qui permettra également d’interagir avec la communauté et de se géolocaliser entre amis. La disponibilité se limitera dans un premier temps à Android et iOS. Windows Phone « suivra à court terme ».
Dans les deux cas, cette séparation permet, selon Foursquare, d’optimiser – et de simplifier – l’interface… mais aussi de séduire davantage d’utilisateurs, notamment ceux qui souhaitent profiter de bons plans sans partager constamment leur position.
Valorisé à 650 millions de dollars depuis son quatrième tour de table (35 millions de dollars levés en décembre 2013), Foursquare est toujours en quête d’un modèle économique pérenne après plus de cinq ans d’activité. Ces derniers mois, au gré de rumeurs de rachat par Microsoft ou encore American Express, la société a multiplié les diversifications stratégiques. Elle a notamment développé des fonctionnalités liées à la recherche, des services dédiés aux entreprises, de nouveaux formats à destinations des annonceurs et un moteur de recommandation en temps réel.
Une passe difficile l’avait poussée à contracter, voici un an, une dette de 41 millions de dollars auprès du fonds de capital-investissement Silver Lake et de plusieurs sociétés de capital-risque (Andreessen Horowitz, Union Square Ventures, O’Reilly Alpha Tech Ventures, Spark Capital). La moitié prend la forme d’un emprunt, le reste s’organisant en obligations convertibles en actions.
Les objectifs définis pour l’année 2014 en matière de recrutement sont toujours d’actualité. Foursquare, qui emploie actuellement 170 personnes dont la plupart en poste à New York et à San Francisco, compte renforcer ses équipes techniques et commerciales pour accélérer l’expansion à l’international. Il est notamment question de solliciter des collaborateurs en Turquie, en Russie et au Brésil, « des marchés porteurs ».
* Foursquare revendique 50 millions de membres qui ont réalisé plus de 6 milliards de « check-in » avec l’application mobile.
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