France : les SSII comptent sur leurs acquisitions pour garder la tête hors de l’eau
Les chiffres d’affaires des SSII en France se maintiennent en 2014 grâce notamment aux acquisitions qu’elles ont réalisé pour se renforce. Preuve en est avec Capgemini, Atos ou encore Sopra Steria.
La publication des résultats annuels des SSII confirme l’état du marché des services informatiques hexagonal en 2014. Un marché globalement atone comme le montrent les chiffres du Syntec Numérique.
La chambre patronale des SSII (ou ESN) et éditeurs de logiciels estime que, sur l’année, la croissance a atteint 1 %. Une progression qui devrait se hisser à 1,5 % en 2015, toujours selon le Syntec Numérique.
La faiblesse de cette croissance moyenne a continué à freiner les grandes SSII du marché hexagonal, qui ont souvent compté sur des acquisitions pour doper leurs résultats.
C’est par exemple le cas du numéro un dans le pays, avec une part de marché de près de 10 % : Capgemini. La SSII dirigée par Paul Hermelin affiche ainsi un flatteur taux de croissance de 6,9 % sur l’année en France.
Mais ce dernier résulte avant tout de l’acquisition d’Euriware (1 800 personnes, 214 millions de CA en 2013), racheté à Areva et intégré en mai dernier. Sans ce coup de pouce, la croissance de Cap se limite à 0,5 %. Un net ralentissement par rapport à la progression du seul premier semestre (1,5 %).
Au total, en 2014, Capgemini réalise en France un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros, pour une marge opérationnelle de 8,4 %. Si ce niveau de rentabilité reste très bon, il se dégrade sensiblement par rapport à 2013 (où il atteignait 9,3 %), ne manque pas de relever Silicon.fr.
De quoi prêter le flanc aux rumeurs de nouvelles acquisitions, comme celle relative à un intérêt pour le rachat de CSC.
Troisième (derrière IBM, qui ne détaille pas ses résultats en France), Atos connaît un destin parallèle. En grande difficulté dans l’Hexagone depuis de nombreux mois, la SSII dirigée par Thierry Breton peut compter sur le renfort de Bull, racheté courant 2014. Le chiffre d’affaires bondit ainsi de 28 % à 1,3 milliard.
Mais, à périmètre constant, c’est bien une décroissance qu’enregistre le groupe (-1,6 %). Comme chez Cap, la marge opérationnelle s’affiche en repli de près d’un point (à 5,6 %).
Avec le renfort de Bull et la cession d’activités réputées peu rentables (comme le support cédé à Manpower), Atos semble toutefois en passe de stabiliser sa barque dans l’Hexagone. Rappelons qu’en 2013, son chiffre d’affaires en France s’effondrait de 8,5 %. Un gadin historique.
Le rapprochement de Sopra et Steria met toutefois Atos au coude à coude avec un nouveau rival pour la troisième place du podium. L’intégration de Steria au sein de Sopra au 1er août amène la SSII dirigée par Pierre Pasquier à un chiffre d’affaires en France supérieur au milliard d’euros en 2014.
Mais, en année pleine, le nouveau groupe aurait réalisé un CA de 1 312 millions d’euros en France… soit 7 petits millions de mieux qu’Atos ! La lutte pour la troisième place s’annonce donc acharnée en 2015, même si l’apport de Bull en année pleine devrait permettre à Atos de rester devant.
Malgré la conjoncture économique difficile, le chiffre d’affaires annuel de Sopra en France a progressé de 2,8 % à 786,6 millions d’euros. En revanche, Steria France a dérapé de 3,1 % sur l’exercice, malgré un quatrième trimestre plus favorable (+1,1 %).
Désormais dépassé par Sopra Steria à la quatrième place, Orange Business Services (OBS) voit son activité progresser de 4,9 % globalement (l’opérateur ne détaille par la partie hexagonale), à près de 1,8 milliard d’euros.
La croissance est notamment portée par le Cloud (+ 11 %) et la sécurité (+ 37 %). Mais, sur ce segment de marché, la progression d’OBS est dopée par le rachat d’Atheos.
Dans la seconde moitié du top 10, le Canadien CGI a clos son exercice fiscal 2014 dès la fin septembre 2014. Le repreneur de Logica enregistre, dans l’Hexagone, un chiffre d’affaires de 1 333 millions de dollars canadiens (soit l’équivalent de 958 millions d’euros), en progression de 4,7 % sur un an.
Mais ce bond est tout entier dû à des effets de change : avec des devises constantes, le recul aurait atteint 5,2 %. CGI explique en partie cette contre-performance par la « non-reconduction d’activités à faible marge ».
Très proche de CGI en termes de parts de marché, Accenture ne détaille pas ses chiffres dans l’Hexagone.
La SSII américaine indique simplement que ses revenus dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) progressent de 4 % en euros au cours de son année fiscale 2014, grâce en partie à la France. Même remarque pour HP qui ne détaille pas les résultats de son activité services dans l’Hexagone.
Derrière, GFI enregistre un chiffre d’affaires d’environ 690 millions d’euros, en progression de 3,2 % à périmètre constant (et de 9,1 % au global, en comptant les acquisitions ciblées réalisées par le groupe). Pour une marge opérationnelle de 7 %, elle aussi en progrès. GFI réalise 86 % de son activité dans notre pays.
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