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France Télécom maîtrise la diffusion d’odeurs

« Regarde comme ça sent bon ! ». Voilà ce que l’on pourra peut-être bientôt dire en surfant sur certains sites Web. Le département recherche et développement (R&D) de France Télécom (anciennement CNET) vient en effet de mettre au point, en partenariat avec la société allemande Ruetz Technologies et l’ISIPCA (Institut supérieur International du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire), deux prototypes fonctionnels de diffuseurs d’odeurs par Internet. Capables de diffuser un peu plus d’une vingtaine d’odeurs différentes aujourd’hui, parmi lesquelles le café, le pamplemousse, la ville (!), ces deux prototypes sont destinés à deux usages très différents. Le plus petit, le SniffMan, est destiné à être porté autour du cou, en famille devant la télévision. L’idée ? Enrichir l’émission de sensations olfactives : météo enrichie de senteurs de foin séché ou d’herbe coupée, imagine-t-on par exemple chez France Télécom.

Le deuxième prototype, d’une taille beaucoup plus imposante, est destiné à être utilisé avec un ordinateur. Pour le faire fonctionner, les pages Web enrichies d’odeurs contiendront des balises HTML spécifiques servant à décrire la durée et l’intensité de l’odeur désirée. Côté diffuseur, chacune des odeurs disponibles est stockée indépendamment, un peu comme les cartouches couleur dans certains modèles d’imprimantes à jet d’encre.

Pour Sylvie Courcelle Labrousse, responsable du projet au sein de FT R&D, « de la même façon que les images sont devenues omniprésentes dans les pages Web, nous pensons que les sensations olfactives apportent un complément indispensable à l’interactivité. » FT R&D travaille depuis septembre 1999 sur le sujet et vise la commercialisation du premier appareil d’ici 18 mois, pour un prix oscillant entre 500 et 1 000 francs. A ce moment-là, environ 200 odeurs différentes seront disponibles.

Est-ce suffisant ? Pas si sûr. Il y a en effet de fortes chances qu’une seule odeur par type soit disponible. Du coup, par exemple, quelque soit la boutique virtuelle que l’on visitera, la café aura toujours la même odeur. Voilà qui n’aidera pas vraiment l’internaute dans son choix et transformera à coup sûr le diffuseur en instrument marketing plus qu’en instrument de plaisir. Un peu comme ces boulangeries qui diffusent une odeur (de synthèse !) de pain chaud pour attirer le chaland. D’autres procédés comme ceux de Digisscents ou Senselt (voir édition du 5 mai 2000), reposant eux sur le mélange d’odeurs de base, proposeront une palette plus complète. Mais leur mise au point est également beaucoup plus problématique.

Pour en savoir plus :

* Isipca

* France Télécom R&D

* Digiscents

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