France Télécom s’entend avec Free pour étendre la portée du haut débit
L’accord signé entre France Télécom et Free permettra aux deux acteurs d’exploiter conjointement une nouvelle génération de répartiteurs haut débit destinés aux zones les plus reculées.
France Télécom annonce avoir amorcé le déploiement de son plan NRA HD (noeud de raccordement abonnés haut débit). Troisième phase de la stratégie « haut débit pour tous », ce plan entend apporter le haut débit dans les zones d’activités économiques qui en sont encore dépourvues à travers le déploiement de 1 500 NRA HD entre 2005 et 2007. Ces NRA sont en fait des sous (ou petits) NRA placés entre l’abonné potentiel et le répartiteur principal où France Télécom, comme les opérateurs alternatifs, viennent installer leurs DSLAM (les concentrateurs de lignes ADSL qui relient la ligne de l’abonné au réseau de l’opérateur). En clair, les NRA HD apporte le haut et très haut débit et les services associés dans les zones les plus reculées.
Or, De par le faible nombre d’abonnés potentiels qu’ils couvrent, les NRA HD (ou petits NRA) sont onéreux à dégrouper et difficilement accessibles techniquement pour un opérateur alternatif. Donc, pas rentables dans un avenir proche. D’où un risque de monopole du haut débit dans des zones reculées par France Télécom qui, tout en réduisant la fameuse fracture numérique, aurait de fait limité le choix des abonnés à ses seuls services et tarifs. Heureusement, le régulateur veille. Et France Télécom se voit contraint de respecter ses obligations de transparence et de non-discrimination selon la décision de l’Acerp (ex ART) du 29 mars dernier.
Rassurer les abonnés dégroupés
France Télécom a donc « défini une série de mesures d’accompagnement destinée aux opérateurs tiers dont les clients sont impactés par ce plan », selon le communiqué de l’opérateur, et a engagé des discussions avec ses concurrents (et néanmoins clients) pour leur permettre l’accès des nouveaux NRA. Et, comme souvent, Free a été le premier à signer un accord dans ce sens. La filiale Internet du groupe Iliad se contentera d’exploiter « un nombre significatif de NRA HD présents en zones résidentielles » comme les communes d’Herblay dans le Val d’Oise ou Olivet dans le Loiret, par exemple. Visant l’utilisateur grand public, Free n’a en effet aucun intérêt à chercher à couvrir des zones exclusivement occupées par les entreprises.
L’avantage pour l’abonné final est évident. Il bénéficiera du haut débit et des services associés (télévision et téléphonie principalement) et du choix du fournisseur de ces services. Du moins parmi ceux qui seront présents sur les NRA HD. Outre les abonnés jusqu’alors inéligibles au haut débit, « cela permettra de rassurer les abonnés dégroupés qui le resteront », ajoute Michaël Boukobza, le directeur général d’Iliad. En effet, l’installation des NRA HD risquaient de nuire aux communications des abonnés dégroupés en aval. Problèmes apparemment résolus même si le dirigeant de Free se refuse à détailler les mesures d’accompagnement proposés par France Télécom. Au moins, le litige qui opposait les deux acteurs sur cette question devient caduc.