France Telecom : une nouvelle vague de protestations après un suicide
La direction de France Telecom réagit et met un terme au principe de mobilité systématique des cadres tous les trois ans.
La série noire des suicides continue chez France Telecom.
Ce serait le 24ème cas chez l’opérateur depuis février 2008 : hier, un salarié de Haute-Savoie s’est jeté du haut d’un viaduc surplombant l’autoroute A41.
Il a laissé une lettre dans laquelle il dénonce « le climat au sein de son entreprise ». Le collaborateur a récemment fait l’objet d’une mobilité en passant de l’agence entreprise à un métier de télé-conseilller.
Didier Lombard, P-DG de France Telecom, s’est aussitôt rendu sur un site de l’opérateur à Annecy-le-Vieux mais des salariés sur place lui ont réservé un accueil sous les huées. Cette forte tension s’est traduite par des débrayages au niveau local.
Un nouvel épisode malheureux pour France Telecom qui a initié des négociations avec les syndicats portant sur le stress au travail.
Premières mesures annoncées : la direction de France Telecom met un terme au niveau national au principe de mobilité systématique des cadres tous les trois ans. Elle s’engage également à « améliorer les conditions matérielles de travail sur le plateau d’appels ».
Dans le cadre de cette vaste concertation anti-stress, cinq groupes de travail ont été constitués : organisation et conditions de travail, équilibre vie privée-vie professionnelle, institutions représentatives du personnel et règles de mobilité.
Le cabinet Technologia a été sélectionné par les représentants du personnel. Cet institut avait été mobilisé dans la série de suicides survenue chez Renault. Il sera chargé de mener un audit sur le climat social au sein du groupe télécoms.
Le débat s’élargit au monde politique. Benoît Hamon, porte-parole du PS, réclame la démission de Didier Lombard tandis que les députés PCF demandent la création d’une commission d’enquête parlementaire.