France Télécom vise 500 000 abonnés à l’ADSL fin 2001
D’ici la fin de l’année, près de deux lignes téléphoniques sur trois pourraient bénéficier de l’ADSL sur le territoire national. Du moins, telles sont les prévisions de France Télécom sur le déploiement de l’ADSL français. Mais au delà des 70 %, prévus en 2003, le raccordement par l’opérateur historique devrait se faire au compte-gouttes faute d’intérêts économiques.
500 000 abonnés ADSL pour la fin de l’année, c’est l’objectif que vise France Télécom à travers le déploiement de l’offre haut débit tous fournisseurs d’accès confondus. Un objectif ambitieux dans la mesure où l’opérateur historique comptabilise « seulement » 260 000 abonnés à ce jour (dont environ 170 000 pour Wanadoo). Il faudra donc accélérer le rythme pour tenir les prévisions. Certes, le nombre de nouveaux clients a doublé à la rentrée, passant de 5 000 ventes enregistrées pas semaine fin août à 10 000. « Nous avons lancé une campagne de publicité de 7,5 millions d’euros », explique Patrick Thielemans, le porte-parole du groupe, « cela permettra notamment de faire connaître les nouvelles zones raccordées auprès d’un public qui l’ignore encore ». Une stratégie qui laisse sceptique l’association des fournisseurs d’accès, (l’AFA). « Vu le stade de progression actuel, on est loin du compte », estime Jean-Christophe Le Toquin, porte-parole de l’association. Si les offres de type Netissimo 1 visent les particuliers, le potentiel de futurs abonnés serait à chercher du côté des professionnels. Notamment avec une offre Netissimo 2 à 1 Mbit/s qui devrait séduire nombre de professionnels indépendants et de petites entreprises.
France Télécom en retard ?
Cette future manne d’abonnés haut débit sur liaison téléphonique s’appuie également sur le déploiement des accès sur le territoire dans le cadre d’un plan d’investissements de 450 millions d’euros sur la période 2000-2003. Aujourd’hui, plus d’un foyer sur deux – soit 15 millions de lignes téléphoniques – a accès à l’ADSL selon France Télécom. Le groupe prévoit d’atteindre les deux tiers de la population pour fin 2002. Un chiffre qu’Yves Cascalès, directeur DSL de l’opérateur national, annonçait pour fin 2001 (voir édition du 24 novembre 2000). « C’est une erreur d’annonce et pas un retard », corrige le porte-parole de France Télécom, « le déploiement est conforme à nos prévisions ». Courant 2003, « près de 70 % des lignes » devraient être raccordées au haut débit. Au delà, l’installation des DSLAM, les boîtiers de raccordement à l’ADSL, est plus incertaine économiquement. « Cela dépendra du nombre de gens intéressés par le haut débit dans une même zone », explique France Télécom. Le nombre de 200 abonnés potentiels semble constituer le minimum acceptable pour justifier, aux yeux de l’opérateur, l’investissement dans un DSLAM. « Il faut au moins la moitié du potentiel d’un DSLAM », précise le porte-parole.
Une baisse des prix en perspective
Quant au prix, actuellement autour de 300 francs pour le grand public, il pourrait bien baisser dans le courant 2002. De combien ? « C’est trop tôt pour le dire, cela dépendra de nombreux paramètres comme les nouvelles capacités des DSLAM, le prix des modems, la connectivité du réseau, l’état de la concurrence, l’offre de contenus dédiés qui pourraient stimuler l’intérêt du public pour le haut débit… », justifie-t-on. Problème : les contenus « haut débit » développés jusqu’à présent n’ont pas suffit à attirer le chaland. Les récents dépôts de bilan de sites de télévisions en ligne (voir notamment édition du 27 septembre 2001) semblent là pour le prouver. Qu’à cela ne tienne, Wanadoo est sur le point de lancer ses propres « programmes » haut débit…