France.fr : un gouffre financier pour l’Etat ?
Selon le Canard Enchaîné, le coût réel du site vitrine France.fr serait d’environ 4 millions d’euros. Le patron du Service d’Information du Gouvernement, Thierry Saussez, tente de se défendre et réfute ces arguments.
Comme si les railleries autour du lancement raté de France.fr ne suffisaient pas, le site qui vient d’être remis en ligne, fait l’objet d’une nouvelle polémique initiée par le Canard Enchaîné.
Selon l’hebdomadaire, le coût réel du site serait d’environ 4 millions d’euros, répartis sur trois ans.
Mais ce n’est pas tout. Toujours selon le Canard, le patron du SIG (Service d’Information du Gouvernement) a confié « à l’agence Euro RSCG et à son vieux complice Jacques Séguéla la réalisation d’un logo symbole de la marque France.fr ».
Coût de l’opération pour un logo relativement basique : 28 500 euros TTC.
Autre élément notable, la charte graphique conçue par le designer français Ora-ïto. Cette intervention aura coûté près de 100 000 euros HT.
Quel est le surcoût lié au lancement raté ?
On s’en souvient, le lancement raté du site le 14 juillet dernier a fait une victime collatérale : l’hébergeur Cyberscope qui s’est vu remercier précipitamment par Typhon au terme d’un nouvel appel d’offre.
Outre le retard engendré, cela a gonflé la facture. Mais selon un commentaire posté chez nos confrères de Clubic, le montant ne serait pas significatif.
« A la date du 14 juillet, ce sont 860.000 euros qui ont été engagés. Après le bug et l’introduction de la carte interactive, nous sommes aujourd’hui à 1 million d’euros engagés. Tout cela est le prix de la création après un an de travail entre les différents acteurs et aussi le réseau interministériel. Cet investissement est celui de la première année et sera supérieur à celui qui sera fait les prochaines années » , a expliqué Thierry Saussez, le patron du SIG, réfutant au passage les allégations du Canard Enchaîné.
Au final, les montants engagés sont-ils si élevés ?
Si la qualité visuelle du site France.fr laisse franchement à désirer, Thierry Saussez indique qu’« il s’agit d’une somme basée sur des montants maximum de marchés publics et ne reflète en rien ce qui a été avancé pour la création et la gestion du site. »
La somme ne serait donc, selon lui, pas démesurée pour un site d’une telle envergure… Espérons toutefois que les équipes du SIG sauront montrer leurs habiles talents de négociateurs lorsqu’il faudra réaliser des mises à jour éditoriales et techniques de la plate-forme.
Et ainsi optimiser le budget qui leur a été attribué indirectement par les contribuables et les entreprises françaises.