France-IX fédère les plus grands acteurs télécoms en France.
La vocation de cette association Loi 1091 (couplée à une SAS) est résumée sur son site Internet : « faciliter les échanges et transferts de données, communications et transactions sur Internet et de développer le transit d’opérateurs et fournisseurs de contenus français et internationaux via Paris ».
C’est une tentative de fédérer les différentes initiatives de points d’échange Internet (ou GIX pour Global Internet eXchange).
« Ce sont des points d’échange de trafic Internet entre prestataires de services Internet, ou opérateurs de télécommunications qui veulent échanger du trafic (ou peering), sans transit et sans passer par des infrastructures internationales », selon la définition de l’AFNIC.
France IX recense 135 membres (liste complète ici), à l’exception notoire de grands opérateurs comme France Telecom – Orange, SFR et Iliad/Free, qui se concentrent sur leur développements réseaux.
Mais Bouygues Telecom joue un rôle actif dans France IX en raison du rapprochement réalisé en 2010 avec son point d’échange PaNAP.
En juin, l’association a organisé sa première assemblée générale. Ce qui a permis d’effectuer un bilan financier et technique de sa première véritable année d’exploitation.
Actuellement, sept points de présence sont gérés (une dizaine de PoP d’ici la fin de l’année en région parisienne).
Le volume de trafic via son réseau d’interconnexion explose : de 60 Gigabit/s, il devait dépasser les 100 Gbit/s à fin juin.
« Au bout de neuf mois, il a fallu multiplier par dix la capacité de débit dans le coeur de notre réseau. Et ce n’est que le début… », explique Franck Simon, qui occupe les fonctions de directeur général de France IX depuis janvier 2010 (ancien responsable technique du réseau très haut débit académique Renater).
L’association emploie actuellement quatre personnes à plein temps. Et le centre de contrôle du réseau (network operation center ou NOC) de France IX est externalisé (gestion assurée par Witbe).
Lors d’un entretien organisé avec ITespresso.fr le 17 mai, Franck Simon est revenu sur les enjeux du peering qui ont évolué et son modèle économique en France.
Il tient à souligner « le juste équilibre » à trouver entre l’open peering et le peering privé.
Même si les opérateurs développent de manière bilatérale avec les fournisseurs de contenus qui consomment de la bande passante.
Ce mode de peering privé est privilégié par les grands opérateurs qui capitalisent sur leurs réseaux.
Quand ils ne viennent pas directement empiéter sur le marché des réseaux de distribution de contenus (CDN ou Content Delivery Network…) comme Akamai.
ITespresso.fr : Quel est l’intérêt du peering pour un opérateur ?
Franck Simon : France IX est là pour faciliter la mise en place du peering. Par défaut, un opérateur sera maître de sa politique de peering. En tant que point d’échange, nous ne sommes pas là pour intervenir ou biaiser la politique des opérateurs mais pour faciliter les échanges. Nous avons 135 membres chez France IX. Tout nouveau membre opérateur pourrait signer 135 accords de peering. Ce serait une perte de temps s’il fallait établir toutes les connexions point à point. Du coup, nous avons mis en place un serveur de routes, qui dispose de son propre numéro Autonomous System (comme chaque acteur) et qui fédère automatiquement tous les opérateurs membres. Du coup, en se raccordant au serveur de root, le nouvel entrant est automatiquement raccordé à 80% des membres de France IX ayant accepté ce principe. Ce n’est pas obligatoire pour un opérateur membre de France IX d’être raccordé à ce serveur de root. Nous sommes en train de mettre en place ce que l’on appelle les communautés qui permettent d’affiner les autorisations et les interdictions de raccordement. On respecte la volonté des opérateurs qui ne souhaitent pas toujours tout partager avec tout le monde. Au niveau de France IX, on ne veut pas savoir pourquoi il y a des exceptions. On doit juste mettre en place les moyens techniques adéquats. Globalement, les opérateurs jouent le jeu de l’open peering policy : nous disposons du plus gros serveur de routes en France (avec 10 500 roots), tous points d’échanges confondus.
(Lire la suite de l’interview page 2)
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