Le saviez-vous ? Dans le cadre de sa visite officielle aux Etats-Unis qui démarre aujourd’hui, François Hollande sera le deuxième président français à se rendre dans la Silicon Valley depuis la venue de…François Mitterrand en 1984. Mercredi 12 février (dernier jour de son séjour outre-Atlantique), le Président de la République se rendra à San Francisco et dans la Silicon Valley. Il y a affirmera à cette occasion « une vision moderne d’une France innovante », comme il l’avait fait dans le cadre d’une visite officielle en Israël.
A l’instar d’une Fleur Pellerin (ministre de l’Economie numérique) venue promouvoir la French Tech jusqu’au CES de Las Vegas, François Hollande devra se montrer à la hauteur du slogan « France, Start-up nation » dans la Californie, terre d’innovation par excellence.
Sur le dossier de presse fourni par l’Elysée, il est écrit que François Hollande devra « rencontrer les principaux acteurs de l’innovation pour connaître leurs problématiques et présenter un certain nombre d’entreprises françaises innovantes à fort potentiel et encourager les investissements croisés ». Il faudra qu’il fasse oublier l’épisode incompris de l’alliance ratée entre Dailymotion et Yahoo. Mais Orange a pris le relais pour établir un partenariat stratégique avec un autre acteur non dévoilé en l’état actuel.
Dans la délégation officielle qui accompagne le Président de la République figurent des patrons de groupes comme Stéphane Richard (Orange), des dirigeants d’éditeurs de logiciels (Alexandre Zapolsky, Linagora), un représentant de la touche française du logiciel (Jamal Labed, AFDEL), des start-uppers (Vincent Ricordeau de Kisskissbankbank, Jérôme Doncieux de Relaxnews, Frédéric Mazzella de Blablacar, Eric Carreel de Withings, Yseulys Costes de 1000Mercis) mais aussi un haut dirigeant de Bpifrance (Paul-François Fournier, Directeur exécutif de l’innovation, Bpifrance).
Ce 12 février, dans le cadre d’un déjeuner avec des chefs d’entreprise, François Hollande devrait rencontrer des pointures du Web comme Winifred Mitchell Baker (Mozilla), Marc Benioff (Salesforce), Jack Dorsey (Twitter, Square), Tony Fadell (Nest), Sheryl Sandberg (Facebook), Eric Schmidt et Astro Teller (Google) ou Elon Musk (PayPal, Space X, Tesla Motors). Une visite de l’US French Tech Hub avec des exposants high-tech français devrait suivre (voir liste ci-dessous).
Parmi les sujets IT qui seront évoqués avec Barack Obama, la fiscalité numérique devrait figurer en bonne place. Jeudi 6 février, dans le cadre d’une visite du siège du groupe Vente-privée.com dirigé Jacques-Antoine Granjon et situé en Seine-Saint-Denis, François Hollande a plaidé pour « une harmonisation mondiale des pratiques fiscales afin d’empêcher les abus de certains géants d’internet qui délocalisent leurs activités pour payer moins d’impôts ».
Et le Président de la République a une position claire sur le sujet : « Ce n’est pas acceptable et c’est pourquoi au niveau européen comme au niveau mondial, on doit faire en sorte que l’optimisation fiscale, c’est-à-dire la tentation de certains grands groupes, concurrents d’ailleurs de nos entreprises, de s’installer là où l’on paie moins d’impôts, puisse être remise en cause parce que chacun doit être dans les mêmes situations de concurrence, y compris sur le plan fiscal », selon les éléments retenus par Reuters. « Par rapport à ces grands groupes que l’on connaît, qui se mettent dans des pays à faible taux d’imposition des sociétés, nous devons agir », a ajouté François Hollande.
La fiscalité sera peut-être aussi l’occasion de remarques acides dans l’écosystème des start-up ou des capitaux-risqueurs californiennes. Une région d’innovation dans laquelle le French bashing est une pratique fréquente. Mais, dans le flot de critique, il faut trier le bon grain de l’ivraie comme on l’a récemment constaté dans un article partial de Newsweek. Et, selon un dirigeant et investisseur comme Xavier Niel (Iliad-Free), la France n’a pas à rougir en matière de fiscalité start-up par rapport à la Cote Ouest des Etats-Unis.
Osera-t-on évoquer le cas Edward Snowden ? François Hollande avait vivement critiqué les activités de cyber-espionnage massif de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) visant des dirigeants de pays alliés comme la France ou l’Allemagne mais aussi les citoyens. Depuis, les canaux diplomatiques ont été activés pour apaiser les tensions et Barack Obama a présenté une réforme (timorée) des services de renseignement. Cela aurait suffi à calmer le jeu. Ainsi, Reuters remarque que François Hollande a assuré au magazine américain Time dans le courant de la semaine dernière que cet épisode de cyber-espionnite aiguë n’avait laissé aucune « amertume ». C’est vite dit.
Source : Dossier de presse Elysée, février 2014
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