Frank Esser (SFR) : sans Orange, Free Mobile n’est rien ?
Frank Esser émet des doutes quant à la pérennité des offres de Free Mobile. Le P-DG de SFR en appelle également à la clairvoyance de l’ARCEP concernant l’accord d’itinérance avec Orange.
Frank Esser en appelle à la clairvoyance de l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes), amenée à présenter début mars les résultats de son enquête sur l’état du réseau de Free Mobile.
Auditionné dans les rangs de l’Assemblée nationale, le P-DG de SFR (groupe Vivendi) entrevoit par ailleurs, en l’avènement de la 4G, le glas d’un forfait à 2 euros par mois dont la marge opérationnelle jugée « insignifiante » compromettrait toute réinjection de fonds dans le développement d’infrastructures.
A en croire l’intéressé, déjà sollicité à ce sujet en date du 9 février, la pérennité, tout du moins à court terme, de Free Mobile, repose sur cette seule surexploitation du réseau d’Orange, en vertu de l’accord d’itinérance signé entre les deux parties.
Le quatrième larron du marché télécoms français est ainsi soupçonné de ne réellement supporter que quelque 10% du trafic de ses abonnés mobiles, s’allégeant des 90% restants, déportés sur les ondes de l’opérateur historique.
Bouygues Telecom a tout particulièrement pointé du doigt ce phénomène dont a résulté un engorgement le 7 février dernier, confirmé par Orange.
Frank Esser l’a signalé d’une lettre à l’ARCEP. Auprès des députés, il a entériné ses assertions et ses craintes quant à la viabilité de Free Mobile au regard d’offres qualifiées sans concession de « low cost« .
« C’est une question-clé parce que pour moi, financer la fréquence 4G à deux euros par mois, c’est impossible« , a-t-il martelé, ses propos compilés sur LCP.
A l’heure d’une intronisation en grande pompe peu après les fêtes de fin d’année 2011, Free Mobile jouissait de l’aval de l’ARCEP, en contrepartie d’un engagement à couvrir initialement 27% du territoire avec son réseau.
Mais le régulateur des télécoms s’apprête à rendre un nouveau verdict qui pourrait s’avérer contradictoire vis-à-vis des premières conclusions.
Eric Besson, le ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, a commandé en parallèle un audit similaire délégué à l’Agence Nationale des Fréquences.
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