Fragilisé après la vente de SFR à Numericable, Bouygues Telecom est pressenti pour supprimer jusqu’à 2000 postes dans le cadre d’un plan d’économies qui pourrait, selon les syndicats, être officialisé avant l’été.
Dans ce contexte d’incertitude, Arnaud Montebourg se prononce en faveur d’une consolidation du secteur. En déplacement dans une usine de Faverges (Haute-Savoie) en compagnie de Manuel Valls, le ministre de l’Economie et du Redressement productif, dont les prérogatives s’étendent désormais au numérique, a invité le groupe Bouygues à trouver un « nouveau partenaire ». En d’autres termes, à envisager l’éventualité d’une fusion de sa filiale télécoms avec un autre opérateur.
Et de résumer, à l’issue d’une conférence de presse : « Martin Bouygues est parfaitement en mesure d’imaginer des solutions avec d’autres que SFR. Je l’y invite, il le sait, je le lui ai dit. » Déplorant un « [maintien] à quatre opérateurs qui se font une concurrence de plus en plus dure au détriment de l’emploi« , Arnaud Montebourg est formel : « La concurrence par la destruction s’arrêtera si nous revenons à trois opérateurs mobiles tout en maintenant des prix bas« .
Le scénario le plus probable est celui d’un rapprochement vis-à-vis d’Iliad-Free. Bouygues Telecom avait déjà ouvert, au mois de mars, des négociations exclusives avec le groupe de Xavier Niel, mais sur un tout autre front. L’accord entre les deux opérateurs portait en l’occurrence sur la cession de 15 000 antennes mobiles et de plusieurs lots de fréquences, pour 1,8 milliard d’euros. En s’engageant à vendre une partie de son patrimoine, Bouygues Telecom tentait de séduire l’Autorité de la concurrence en vue d’un rapprochement avec SFR.
Avortées avec l’échec du rachat, ces discussions pourraient désormais revenir sur la table… à moins qu’Iliad-Free ne rachète la totalité des activités de son concurrent – une opération estimée à 4,4 milliards de dollars. Mais il existe une autre issue potentielle pour le groupe BTP : lui qui détient 29,3% du capital d’Alstom pourrait profiter de la vente à General Electric ou à Siemens pour empocher jusqu’à 12 milliards d’euros et en réinjecter tout ou partie dans sa branche télécoms.
Cette dernière présentera ses résultats ce jeudi. D’après les syndicats, le chiffre d’affaires a chuté de 26% en deux ans avec, sur la même période, une augmentation des coûts et la perte de 200 000 clients. Le revenu par abonné (ARPU) aurait par ailleurs baissé de 18%, conséquence de la migration vers les offres de la marque low cost B&You. Le déploiement de la 4G n’aurait pas non plus engendré les performances commerciales escomptées, alors que le réseau couvre plus de 60% de la population, essentiellement grâce à un accord d’exploitation de la bande de fréquences à 1800 MHz historiquement allouée aux technologies GSM.
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Crédit photo : Silicon.fr
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