Free : l’ADSL à 5 Mbit/s sans la Freebox
En proposant des débits de 5 Mbit/s à tous ses abonnés dégroupés, Free dispose de l’offre ADSL la plus rapide du moment. Mais dans les faits, certains n’y auront pas droit…
Free vient d’officialiser les débits de 5 Mbit/s sur son réseau dégroupé. L’offre n’est pas vraiment nouvelle : elle est, dans les faits, proposée depuis plusieurs mois aux abonnés qui bénéficient du décodeur maison, la Freebox (voir édition du 5 décembre 2003), sachant que ce débit retombe à 2 Mbit/s lorsque le canal audiovisuel est sollicité. Mais désormais, l’offre est automatiquement disponible à tous les abonnés, y compris ceux qui disposent du modem ADSL Sagem et non de la Freebox. « Les Sagem étaient limités à 4 Mbit/s, nous avons ajouté 1 Mbit/s », précise Michael Boukobza, directeur général adjoint du groupe Iliad. Dans ce cadre, Free proposera « très prochainement » un service d’échange des modems Sagem contre des Freebox.
Quel que soit le modem utilisé, tout le monde n’aura pas droit aux 5 Mbit/s. Au delà de la nécessité de se situer sur une zone dégroupée par Free, mieux vaut être situé à moins de 3 kilomètres, voire 2,5 km, du central téléphonique pour bénéficier d’une telle qualité de service, ce qui serait le cas de « plus de 90 % des abonnés dégroupés ». Mais, la situation géographique n’est pas le seul critère d’une bonne connexion : l’état de la ligne compte également beaucoup. Dans les faits, certaines lignes répondant aux critères techniques n’obtiennent pas les débits annoncés tandis que d’autres, situées au-delà de la distance limite, accèdent aux 5 Mbit/s. Bref, le nouvel abonné ne connaîtra le débit réel de sa ligne qu’après son activation, ce qui risque de causer un certain nombre de déceptions.
Un habitant sur deux
Avec un millier de villes dégroupées, le réseau de Free touche aujourd’hui « un Français sur deux », selon le FAI. Free vise les 2 000 communes dégroupées pour la fin de l’année, y compris dans les zones à faible densité démographique. Et de citer Niedermorschwichr, un village alsacien de 600 âmes situé à une dizaine de kilomètres de Colmar. « Ce n’est pas tant la densité de la population que la présence des infrastructures en fibres optiques qui abaisse le seuil de rentabilité et nous permet de dégrouper », explique Michaël Boukobza, faisant notamment référence aux réseaux des collectivités locales sur lesquels les opérateurs peuvent désormais s’appuyer pour déployer leurs offres et services. Du coup, Free annonce qu’il couvrira en 2005 toutes les régions françaises à l’exception du Limousin, plus difficile d’accès.
L’annonce permet également à Free de reprendre son titre de FAI proposant les plus hauts débits aux particuliers. La filiale d’Iliad s’était fait voler la vedette récemment par Cegetel qui lançait une offre à 4 Mbit/s (voir édition du 27 mai 2004). La nouvelle stratégie des fournisseurs d’accès pour séduire les internautes semble désormais s’orienter vers une offre de bande passante toujours plus importante. Les accès à 512 Mbit/s risquent de n’être bientôt qu’un vieux souvenir…