Free Mobile : retour sur un trimestre hallucinant dans la téléphonie
C’est confirmé : le démarrage de Free Mobile est un succès commercial avec 2 610 000 abonnés en trois mois. C’est dur à encaisser pour la concurrence.
Free Mobile : la concurrence contrainte de s’adapter
Pour amortir le choc, les opérateurs mettent en place des plans d’économie en interne.
Pour le cas de SFR (qui aura un nouveau P-DG en août en la personne de Michel Combes), il est évalué à une fourchette 400 – 500 millions d’euros et il pourrait être associé à un possible plan social (la CFDT parle de plus de 500 suppressions de postes, sans confirmation de la direction).
Chez Bouygues Telecom, on évoque un plan d’économie à 300 millions.
Autre piste explorée : le moindre recours à des sous-traitants externes en charge de l’exploitation et la maintenance des réseaux télécoms ou services connexes (comme la gestion de la relation clientèle).
L’arrivée de Free Mobile : une bonne nouvelle pour les consommateurs mais un revers pour la filière télécoms ? Avant son départ de l’Elysée, Nicolas Sarkozy l’a ouvertement suggéré.
De son côté, en présentant son rapport annuel (télécoms-médias-télévision), l’Idate considérait que l’arrivée en France de Free Mobile risque de causer « un recul violent des revenus du secteur et des marges des opérateurs ».
Tout en poursuivant : « Il va falloir suivre la situation qui résulte en France de l’entrée d’un quatrième opérateur, qui nous paraît largement à contre-cycle. Il nous semble que l’heure est plutôt à la consolidation comme on l’observe aux Pays-Bas, et au Royaume-Uni. »
Dans une interview accordée hier à Challenges juste après la publication des résultats trimestriels de Free Mobile, Xavier Niel, principal dirigeant et cofondateur d’Iliad-Free, considère que les soucis techniques liées au succès de l’offre sont résolus.
Et qu’il n’y a plus de contestations possibles en ce qui concerne de sa volonté de monter son propre réseau sur la foi des relevés de l’ARCEP et de l’ANFR.
« Nous avons signé des avenants à notre contrat [d’itinérance, ndlr] avec Orange tenant compte de cette consommation exceptionnelle, et tout est rentré dans l’ordre. »
Néanmoins, avec cette sollicitations plus forte du réseau Orange qu’escomptée, France Telecom – Orange considère que les revenus générés par le contrat Iliad sur le roaming seront plus importants que prévu.
Une bonne compensation par rapport à la proportion de clientèle perdue.
Le patron d’Iliad considère que, si c’était à refaire, il reverrait sa présentation des offres commerciales perçues comme agressive.
Mais il persiste et signe : « A ce jour, je n’ai pas été attaqué en diffamation pour avoir dit que les Français ont été considérés comme des pigeons. »
Mutualisation des réseaux : un débat qui titille certains opérateurs mobiles |
Compte tenu des investissements dans la fibre et les réseaux mobiles (4G), les opérateurs mobiles seraient tentés d’ouvrir des passerelles pour monter en commun ces réseaux du futur. Stéphane Richard, P-DG d’Orange, a ouvert une porte. « Nous sommes prêts à le faire en France avec SFR et/ou Bouygues dans la 4G, mais tous deux semblent réticents pour le moment », a-t-il déclaré dans une interview accordée à L’Express début mai juste après la publication des résultats financiers de son groupe. Dans Challenges, Xavier Niel estime hier qu’Orange et Free devraient envisager de faire des « choses intelligentes comme le rapprochement de (leurs) réseaux pour améliorer la couverture du territoire ». Mais les discussions sur la « coopétition » (mi-concurrence, mi-partenariat) restent délicates. Et on peut le comprendre après cette période de forte tension. |
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