Free Mobile n’aurait plus qu’une courte tête de retard sur la concurrence en termes de téléphonie, mais s’afficherait encore à des années-lumière des opérateurs historiques en matière d’Internet mobile.
Le débat s’est subitement recentré sur ce dernier point alors que l’étude conjointe du cabinet Directique et du magazine Capital a fait grand bruit.
Les conclusions sont sans ambages : 7 téléchargements sur 10 s’effectueraient à moins de 100 Ko/s. Pis, un sur dix n’aboutirait tout bonnement pas. Et le débit moyen de la connexion ne dépasserait pas les 0,38 Mbit/s.
Le jour et la nuit face à Bouygues Telecom (0,79 Mbit/s), Orange et SFR (tous deux 1,19 Mbit/s), chez qui le taux d’échec avoisinerait les 1%, pour une cadence supérieure à 100 Ko/s dans quelques 80% des cas.
Des tests complémentaires menés en plein Paris ont même davantage creusé le fossé, Capital atteignant les 1,85 Mbit/s avec une offre Sosh (Orange) et 2,54 Mbit/s via les ondes de Bouygues Telecom, sans progrès notable sur le réseau de Free Mobile.
Le trublion du marché des télécoms a néanmoins corrigé le tir au chapitre des communications voix. Bien que toujours supérieur à la moyenne des opérateurs historiques, le taux d’échec des appels est passé de 32% à 2,4%.
Une amélioration encore plus prononcée est à relever dans la tranche stratégique de 18h à 21h, avec 2,9% de coupures contre 46% auparavant.
Il semblerait par ailleurs que Free Mobile s’en tire honorablement sur son propre réseau, qui ne dessert toutefois que 31% de la population.
C’est là que le bât blesse : pour étendre la couverture du territoire, Xavier Niel a signé un contrat d’itinérance sur les infrastructures d’Orange, lequel n’avait pas eu connaissance du lancement du forfait à 2 euros en complément à l’illimité.
Avec au dernier pointage près de 1,3 million de souscripteurs pour chacune de ces deux offres, les prévisions de trafic ont tardivement été revues à la hausse et le réseau est arrivé à saturation.
En outre, il semblerait que les antennes de Free Mobile soient reliées au coeur de réseau via des câbles ADSL en cuivre et non de la fibre optique, autrement plus onéreuse. La bande passante à la source se limite ainsi à 10 Mbit/s, alors qu’elle s’échelonne de 21 à 42 Mbit/s chez Orange et consorts.
Free Mobile se montre cependant dubitatif quant à la méthodologie de cette étude qui a impliqué les seules villes de Paris et Lyon et privilégié les mobiles sous Android.
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