Quatre ans après avoir lancé le premier forfait bas débit longue durée (voir édition du 23 avril 2001), Free propose aujourd’hui l’accès bas débit Internet gratuit. A partir de ce jour et jusqu’au 31 décembre 2006, 20 heures de connexion intégralement gratuites seront offertes à tous les nouveaux abonnés bas débit situés dans les zones où l’ADSL n’est pas encore disponible. Au-delà de la période de gratuité, Free facture les communications Internet au coût d’un appel local, soit 0,028 en heures pleines et 0,014 en heures creuses.
Cette offre inédite dans l’histoire de l’accès au Net en France, que le magazine SVM a obtenue en scoop pour sa dernière édition*, relève évidemment d’une stratégie ambitieuse : à travers ce forfait bas débit gratuit, Free entend bien accélérer le déploiement de son parc haut débit. « Les foyers jusqu’ici privés de l’ADSL seront les premiers à bénéficier automatiquement de l’ADSL lorsque cette technologie sera disponible dans le central téléphonique auquel est rattachée leur ligne téléphonique », annonce le premier opérateur alternatif français dans son communiqué.
Un engagement non définitif
En fait, les internautes qui souscrivent aux 20 heures gratuites prennent une option sur le haut débit. Dès que leur ligne sera éligible à l’ADSL, ils recevront automatiquement une Freebox et se verront alors facturer 29,99 euros par mois pour l’accès Internet, la téléphonie illimitée en local et en national. Et à défaut de pouvoir bénéficier de l’offre de télévision faute de dégroupage, ils pourront toujours se servir de leur Freebox pour diffuser sur leur téléviseur les contenus numériques stockés sur l’ordinateur (voir édition du 22 juin 2005).
Et si l’ADSL n’arrive pas assez vite, rien n’oblige l’abonné à conserver son forfait. « Si l’internaute décide de ne plus vouloir bénéficier de cette offre, il pourra renoncer à tout moment à cette connexion bas débit sans frais », précise l’opérateur. De son côté, la filiale Internet d’Iliad prend le risque d’offrir 20 heures de connexion à vie à une poignée de foyers qui ne seront peut-être jamais raccordés à l’ADSL.
Le marché du haut débit s’accélère
En effet, si France Télécom travaille à généraliser l’ADSL en France, l’opérateur historique aura bien des difficultés à couvrir 100 % des lignes. Et pour cause : pour profiter de l’ADSL, il faut aujourd’hui être situé à 8 kilomètres au maximum du central où est installé le DSLAM (le concentrateur des lignes ADSL), y compris en Re-ADSL (voir édition du 17 juin 2005). Or, un certain nombre de lignes téléphoniques s’étendent jusqu’à 12 kilomètres, selon France Télécom. A terme, l’ADSL touchera donc au mieux entre 98 et 99 % des foyers.
Mais le jeu en vaut la chandelle, le marché du haut débit tendant à s’accélérer ces derniers temps. A travers le rachat de Tiscali, Telecom Italia n’a pas caché ses ambitions de se positionner à la quatrième place des FAI (voir édition du 14 avril 2005). De même, le rapprochement de Cegetel et de Neuf Télécom vise à s’attaquer au marché de France Télécom (voir édition du 11 mai 2005), tandis que T-Online/Club Internet repart à la conquête du marché français en devenant à son tour opérateur (voir édition du 7 juin 2005).
Couper l’herbe sous le pied de Wanadoo
Free n’a donc pas l’intention de céder sa place de numéro 2 et sa nouvelle offensive pourrait bien lui rapporter une bonne part des 4,2 millions de foyers actuels non encore éligibles à l’ADSL. En gonflant son portefeuille d’abonnés bas débit mais potentiellement clients du haut débit, Free risque en tout cas de faire des dégâts du côté de la concurrence. En effet, que reste-t-il aux offres bas débit payantes, notamment celles de Tiscali et d’AOL, ce dernier comptant plus de 700 000 clients bas débit ? Paradoxalement, avec son offre « 20 heures gratuites en attendant l’ADSL » Free pourrait même concurrencer son propre forfait 50 heures à 15 euros.
Mais c’est bien Wanadoo qui devrait souffrir le plus de la stratégie de son concurrent. Jusqu’à présent, quand l’ADSL débarquait dans une zone, France Télécom était le premier à proposer des accès haut débit à travers sa marque Internet. Avec sa nouvelle offre, Free court-circuite complètement l’opérateur historique puisque les abonnés au forfait exceptionnel s’engagent à souscrire à son offre haut débit. Et la concurrence pourrait bien s’inspirer de l’initiative de Free.
*La nouvelle édition de SVM (numéro 239, juillet-août) est disponible en kiosque depuis ce matin. SVM est une publication IT Media France.
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