La question était davantage posée sur le ton de la boutade… Lors de la session de questions-réponses à la fin de la conférence de presse d’Iliad/Free organisée jeudi matin, un correspondant installé à Paris de la presse italienne pose cette question à Xavier Niel : « N’avez-vous pas peur d’être attaqué pour diffamation en qualifiant France Telecom de multi-récidiviste ? »
Réponse du tac au tac du co-fondateur et vice-président du conseil d’administration du groupe Iliad en charge de la stratégie de l’opérateur alternatif : « Non. Pourquoi ? La diffamation, c’est lorsque que l’on dit des choses fausses. Ce que j’ai dit, c’est la vérité, non ? »
Retour sur une semaine « spécial couteaux dans les mâchoires » entre l’opérateur historique et son principal challenger dans le triple play si l’on se base sur les parts de marché.
Lundi 16 mars, une interview de Maxime Lombardini est diffusée dans Les Echos. Le directeur général d’Iliad/Free dénonce « la politique de chèque de France Telecom au nom de l’innovation » menée par France Telecom/Orange. Tout en enchaînant : c’était « un comble » de « parler d’innovation quand on a copié le ‘triple play’ et la Freebox avec deux ans de retard et en allant jusqu’à imiter son nom (Livebox) ».
Une première salve plutôt difficile à avaler : « On a le droit de s’attaquer entre entreprises, mais ce que j’ai lu dans la bouche de Maxime Lombardini dans Les Echos m’a choqué », relève Xavier Couture, directeur des contenus chez Orange, selon les propos cités par l’AFP.
Escalade dans les attaques verbales
Second acte jeudi matin. Haro sur France Telecom lors du point presse d’Iliad/Free sur ses résultats financiers. Morceaux choisis : « La dernière innovation de France Telecom, c’est le Minitel », dixit Xavier Niel.
A propos de la plainte déposée par son groupe associé au groupe SFR concernant les tarifs sur le marché de gros pratiqués par France Telecom, le co-fondateur d’Iliad/Free vitupère. « C’est le même sujet depuis 2002 à propos des marges indues de France Telecom. Environ 50% de notre chiffre d’affaires est redonné à l’opérateur historique. »
Tout en poursuivant sur le registre du droit pénal : « France Telecom est un délinquant multi-récidiviste. Nous militons pour la séparation fonctionnelle des réseaux et services de l’opérateur historique. C’est la peine plancher qui doit s’appliquer. »
Trop, c’est trop. Vendredi, un porte-parole de France Telecom a indiqué à l’AFP qu’une plainte pour diffamation allait être déposée. L’opérateur historique compte répondre à « tous les dénigrements et autres calomnies subis ». France Telecom prévoit un point presse à ce sujet mardi prochain.
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