Free-PC : la fête est finie
La société américaine Free-PC avait fait sensation en février dernier en proposant des PC gratuits contre l’affichage permanent de publicités sur l’écran. Après quelques mois, l’échec est consommé et Free-PC passe sous le contrôle de eMachines.
Basée aux Etats-Unis, Free-PC avait fait parler la poudre contre Compaq et consorts en début d’année en proposant gratuitement un PC, à la configuration tout à fait honorable pour l’époque, en échange de l’affichage de publicités ciblées dans un cadre autour de l’écran (voir édition du 9 février 1999). En visant à terme un million de clients, la firme plaçait la barre très haut et, pour abonder dans ce sens, donnait des chiffres propres à donner le tournis. Selon ses porte-paroles, son service gratuit avait été submergé par les demandes dès les premiers jours. Alors que 10 000 machines étaient disponibles, près de 300 000 personnes avaient souhaité commander un ordinateur gratuit.
Mais la réalité s’est révélé moins heureuse. Confirmant l’avis de la plupart des experts qui voyaient là un nouveau modèle économique voué à l’échec (voir édition du 10 février 1999), l’opération Free-PC a échoué. La firme est en cours de rachat pour un montant non communiqué par le fabricant d’ordinateurs bon marché eMachines.
Les raisons de cette déroute ? D’abord, quelques dizaines de milliers d’utilisateurs seulement auront reçu leur ordinateur. Free-PC n’a pas réussi à vendre suffisamment d’espaces publicitaires pour compenser la distribution gratuite des machines, en plus du « service » Internet associé. Pourtant, la firme avait séduit 70 annonceurs et obtenu 30 millions de dollars (29,7 millions d’euros) de la part d’investisseurs.
Son repreneur eMachines veut cesser la diffusion de matériel gratuit. Mais il entend bien récupérer les précieux fichiers des clients de Free-PC. Surtout, il met la main sur les outils de marketing et de publicité directe mis au point par le pionnier américain. Cette expérience aidera le constructeur de PC d’entrée de gamme à fidéliser ses clients et les inciter, grâce à la publicité, à acheter en ligne. Nul ne sait ce qu’il adviendra des ordinateurs déjà placés par FreePC.
Pour en savoir plus : Free-PC