Free poursuit en justice un de ses abonnés pour diffamation
Free n’a pas apprécié les critiques indélicatement formulées à son encontre par un client mécontent.
La liberté d’expression a ses limites. Y compris ? et surtout ? sur Internet. Rodolphe Deschamps vient de l’apprendre à ses dépens en recevant, le 26 janvier dernier, une assignation à comparaître pour diffamation envers Free. Le fournisseur d’accès n’a visiblement pas apprécié les termes avec lesquels l’internaute avait qualifié ses services. La filiale Internet du groupe Iliad reproche notamment à son abonné d’avoir « inscrit le terme ‘escrocs’ dans l’image du titre du site et d’avoir fléché le terme par un ‘Ce sont eux' », lit-on notamment sur le site de l’internaute qui a depuis nettoyé la page d’accueil incriminée et fermé le reste du service.
Rappel des faits. Abonné depuis 2002 au forfait haut débit de Free, Rodolphe Deschamps perd sa connexion en février 2005. Il ne la retrouvera qu’en juillet de la même année après de multiples interventions auprès de la hotline. Mécontent de cette interruption de service et de l’attitude du FAI (« j’ai considéré que la façon dont j’avais été traité pendant 6 mois était totalement irrespecteuse », écrit-il), il porte l’affaire devant les tribunaux et gagne. Free est condamné en décembre à 1 000 euros de dommages et intérêts pour défaut de connexion.
Fort de cette victoire, l’internaute lésé ouvre un site Internet pour témoigner de son aventure. Avec, en page d’accueil, un titre malheureux en forme de jeu de mots : « Free cassée aux pigeons sauce escrocs ». « L’image du titre est humouristique, est non accusatrice », se défend l’internaute sur son site. Un humour que le FAI n’apprécie visiblement pas du tout. Free réclame 15 000 euros de dommages et intérêts et 3 000 euros de frais de justice. Une poursuite en forme d’exemple? Free n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.