Les utilisateurs du service de stockage en ligne FreeDrive ont reçu cet e-mail il y a quelques jours : « Nous avons constaté, à FreeDrive, que des particuliers abusent de manière significative de notre service ‘Public Share’ [littéralement ‘partage public’] en commercialisant des logiciels obtenus illégalement. Dans un effort de coopération avec les éditeurs de logiciels et le ministère de la Justice des Etats-Unis, nous avons choisi de mettre fin, dans un futur proche, à TOUT usage du service ‘Public share' ». Depuis son ouverture en 1999 (voir édition du 16 juin 99), comme ses confrères, le service gratuit de stockage en ligne a été confronté au délicat problème des fichiers illégaux ainsi placés à la disposition de tout le monde. Un souci qui lui a tout de même permis de gagner de nouveaux utilisateurs. En effet, pour télécharger des fichiers depuis un compte public, il fallait tout d’abord en ouvrir un soi-même. Aujourd’hui, ne restent ouverts que les comptes « privés », uniquement accessibles par l’intermédiaire d’un mot de passe. Certains pensent que c’est pire, puisque avant il était beaucoup plus simple de détecter du contenu illicite, les pages se retrouvaient même indexées par les moteurs de recherche. Ce n’est plus le cas.
Un difficile équilibre entre services et responsabilités
La fermeture du service de FreeDrive pose une fois de plus la question de la responsabilité des hébergeurs. Boxxmail est une société récemment implantée en Europe qui propose des services similaires tout en développant un axe B to B parallèlement à son offre aux particuliers. Mais Boxxmail a choisi de ne pas ouvrir d’accès public. « C’est un choix pour justement éviter ces dérives, mais aussi pour des questions de sécurité », explique Jean-Paul Sigwalt, directeur de la branche française de la société. « Nous ne voulons pas voir circuler de liste publique de nos utilisateurs, » explique-t-il. Jean-Paul Sigwalt rappelle que sa société a le droit de fermer immédiatement un compte quand elle détecte des échanges illégaux ou contraires aux bonnes moeurs. « Le plus souvent, cela s’opère par délation », avoue-t-il, « dans ce cas-là, nous avons le droit d’aller vérifier la nature du contenu du compte en question. » Que pense-t-il de la responsabilité des hébergeurs ? « Il faut trouver un juste milieu. Je crois que l’on possède une responsabilité de citoyen d’un côté et de l’autre nous devons permettre un accès à l’information et faciliter son partage. J’insisterai surtout sur la nécessité de s’engager sur une charte de confidentialité et de bonne conduite », conclut-il.
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