Funding Circle confirme sa place au club – de moins en moins – select des FinTech européennes ayant levé plus de 100 millions de dollars en capital.
C’est justement le montant du tour de table que la plate-forme de crowdlending d’origine britannique vient d’officialiser. Il s’agit de son Série F, si on en croit les données de CrunchBase.
L’opération est emmenée par le fonds américain Accel Partners, qui accompagne Funding Circle depuis son Série C en 2013 (37 millions de dollars).
La quasi-totalité des investisseurs historiques remettent au pot. On cite Baillie Gifford, DST Global, Index Ventures (qui avait emmené les Séries A, B et D), Ribbit Capital,Rocket Internet, Sands Capital Ventures, Temasek Holdings et Union Square Ventures.
Quelle valorisation pour Funding Circle au sortir de cette augmentation de capital ? Les observateurs sont partagés.
Depuis avril 2015 et l’annonce du Série E à 150 millions de dollars, on voit régulièrement circuler une estimation à 1 milliard de dollars. Ce qui ferait de Funding Circle une « licorne », au sens business du terme.
Dans la pratique, ce n’est pas si évident, comme le fait remarquer le Financial Times. Notamment parce les estimations ne tiennent pas compte des droits rattachés aux actions vendues dans le cadre de chaque tour de table.
Opérationnel au Royaume-Uni depuis 2010, aux États-Unis depuis 2013 et dans trois pays d’Europe (Allemagne, Espagne, Pays-Bas) depuis 2015 à la faveur de l’acquisition du concurrent Zencap, Funding Circle dit avoir drainé plus de 3 milliards de dollars prêtés à 25 000 entreprises.
C’est là l’objectif de sa plate-forme : permettre aux PME d’emprunter de l’argent auprès de particuliers et d’organisations institutionnelles.
En première ligne, celles qui ont du mal à accéder aux prêts bancaires. Mais aussi celles qui recherchent un accès rapide au financement. En la matière, Funding Circle annonce, grâce à la dématérialisation des processus, 20 minutes pour déposer un dossier, deux jours pour obtenir sa validation et une à deux semaines de campagne.
Quel bénéfice pour les prêteurs ? Outre l’injection de capital dans « l’économie réelle » (Funding Circle dit avoir contribué à la création de 50 000 emplois), des rendements bruts qui s’échelonnent de 4,9 % (prêt sur 6 mois à une entreprise présentant un profil de risque minimal) à 21,9 % (5 ans au risque maximal).
La plate-forme réalise l’essentiel de son activité au Royaume-Uni, avec 60 000 prêteurs particuliers. Environ 10 % du capital investi sur place l’est par des organisations gouvernementales, dont la British Business Bank, qui a débloqué une enveloppe de 60 millions de livres sterling. Des jonctions ont également été établies avec des groupes bancaires comme RBS et Santander.
En tenant compte du taux de défaillance annoncé à 1,8 % (moyenne 2010-2016) et des commissions que prélève Funding Circle (1,5 % à 6 % de la somme levée, selon la nature de l’emprunt ; il faut y ajouter des frais annuels de 1 % sur le montant restant à rembourser), on est sur un rendement global de 6,6 % avant impôts.
Funding Circle se rémunère sur des services complémentaires à l’image du rachat de prêts entre investisseurs (0,25 % de commission). La société a mis une API à disposition des prêteurs et leur propose aussi des systèmes de cashback et de parrainage. Elle assure avoir « atteint la rentabilité » fin 2016, sans donner davantage de chiffres.
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