Fusion AT&T et T-Mobile : le gouvernement américain s’y oppose
La fusion AT&T et T-Mobile à 39 milliards de dollars est remise en cause. Le ministère de la Justice américain bloque le rapprochement au nom de la règlementation antitrust.
En mars 2011, AT&T annonçait en grande pompe son intention d’acquérir son concurrent T-Mobile USA (filiale de Deutsche Telekom).
Montant de la transaction : 39 milliards de dollars (27,5 milliards d’euros).
C’était le signe fort d’une concentration sur le marché de la téléphonie mobile aux Etats-Unis.
Mais ce rapprochement pourrait tomber aux oubliettes car le gouvernement américain y met un véto.
L’administration Obama a demandé le 31 août au ministère de la Justice (Department of Justice, DoJ) de bloquer la fusion sous le parapluie de la règlementation antitrust.
Une requête a été transmise dans ce sens devant la Cour fédérale de Washington.
Selon eWeek UK, les autorités américaines s’opposent à ce rapprochement d’AT&T et de T-Mobile USA en raison des risques de réduction du champ concurrentiel.
« Des dizaines de millions de consommateurs à travers les États-Unis pourraient subir une hausse des prix et perdre en choix et en qualité sur les produits et les services mobiles« , citant James Cole, en qualité de procureur adjoint fédéral (Deputy Attorney General).
A l’origine de ce rapprochement, AT&T, deuxième opérateur mobile au niveau national, était confronté à un manque chronique de capacités, qu’il comptait résorber en s’emparant des fréquences et infrastructures de son concurrent.
De l’autre côté, T-Mobile, quatrième opérateur mobile, a ainsi développé un réseau 4G significatif, qu’il présente comme le plus grand et le plus rapide du pays (Verizon est également actif dans la 4G).
Dans son communiqué, le DoJ souligne que T-Mobile USA a aussi été historiquement l’un des opérateurs les plus innovants technologiquement et l’un des plus agressifs d’un point de vue tarifaire.
Ce qui justifie aussi de conserver cette entreprise indépendante « dans l’intérêt des consommateurs » .
De son côté, la FCC, l’autorité de régulation des télécoms américains, a précisé qu’elle apportait son soutien à l’action du DoJ.
La fusion semble du coup mal partie, bien qu’AT&T affirme qu’il entend défendre « vigoureusement » son point de vue devant la justice pour concrétiser ce rachat.
En Europe, c’est un coup dur pour Deutsche Telekom, la maison-mère de T-Mobile USA.
L’opérateur historique allemand comptait en effet résorber sa dette de 13 milliards d’euros en cédant ainsi sa filiale américaine.
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