Fusion Canal Plus-TPS: une nouvelle donne pour les opérateurs haut débit
Les anciens rivaux du satellite devenus partenaires font des concessions dans
la distribution des chaînes et de la VoD.
Le 30 août, le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie a autorisé le rapprochement des plates-formes satellite CanalSat et de TPS mais sous condition du respect d’un certain nombre d’engagements (59 exactement). Quelques clauses peuvent concerner les opérateurs haut débit qui exploitent des bouquets de télévision par ADSL.
Bercy a d’abord rappelé le contexte de cette méga-fusion dans le paysage audiovisuel français en voie de mutation. Plusieurs opérateurs de communications électroniques sont entrés sur le marché de la télévision payante (France Télécom, Free, Neuf?), les opérateurs du câble viennent de fusionner (UPC/Noos et Numéricâble), et de nouveaux services comme la vidéo à la demande (comme CanalPlay.com) ou les services de téléphonie mobile voire de télévision mobile.
Parmi les engagements approuvés en commun, Canal Plus et TPS acceptent de mettre à la disposition de distributeurs tiers sept chaînes dont la programmation est attractive : TPS Star, trois chaînes thématiques de cinéma exploité par TPS, Sport + de Canal Plus et deux chaînes jeunesse. Une disposition destinée à favoriser la concurrence entre les acteurs de la télévision payante, y compris les opérateurs de communications électroniques.
Bientôt M6 et TF1 via la Free TV ?
Autre concession : les groupes TF1 et Métropole Télévision ont déclaré être prêts à mettre à disposition des distributeurs tiers leurs chaînes en clair TF1 et M6, afin qu’elles puissent être agrégées dans les bouquets concurrents de TPS/CanalSat. Cela devrait signifier que des fournisseurs d’accès Internet comme Free et Club-Internet devraient être en mesure d’intégrer prochainement ces deux chaînes à très forte audience sur leur propre bouquet télévisuel (Free TV et Club-Internet TV). Ce qui leur était interdit jusqu’ici. Seule la réception de TF1 et M6 par le tuner TNT intégré dans les décodeurs des FAI était autorisée.
De son côté, le groupe Canal Plus a apporté des précisions intéressantes sur le volet de la vidéo à la demande. Il s’engage à faciliter l’accès des opérateurs TV et de VOD aux droits sur les contenus audiovisuels attractifs, en particulier les films français et américains et les manifestations sportives. Le groupe de Bertrand Méheur prend ainsi plusieurs engagements : limitation dans la durée des futurs contrats cadres avec les grands studios américains (trois ans maximum), renonciation à exploiter les droits VOD en excluvisité, garantie d’un accès non discriminatoire au catalogue Studio Canal.
« Attentif à la mise en oeuvre »
Contacté par Vnunet.fr, France Télécom, qui exploite le service de télévision haut débit Orange TV (ex Ma Ligne TV), se montre prudent vis-à-vis de ses engagements. « Nous attendons de connaître la teneur précise de ces engagements pour en apprécier exactement la portée ainsi que les conditions de leur mise en oeuvre et plus encore de leurs contrôle. », déclare Patricia Langrand, directrice exécutive des contenus de France Télécom.
« L’avenir de nos relations avec le nouvel ensemble dépendra de ses pratiques notamment en matière de développement des offres en HD et d’accès aux chaînes du nouvel ensemble pour la TV sur mobile. », précise la responsable des opérations de type « content Everywhere » chez l’opérateur comme le démontre encore récemment l’opération réalisée avec la dernière tournée de Johnny Halliday (voir brève du 21 août 2006).