Futur en Seine 2014 : une édition collaborative et connectée
Temps fort du Festival de la French Tech, la 5e édition de Futur en Seine se déroule du 12 au 22 juin 2014. Coup de projecteur sur la session organisée à Paris.
Né à l’initiative de Fleur Pellerin (ex-ministre déléguée chargée de l’Économie numérique), le Festival de la French Tech permet, du 4 au 27 juin 2014, de découvrir l’écosystème IT français et son potentiel d’innovation à travers les réseaux des start-up et des entrepreneurs.
Organisée du 12 au 22 juin dans toute l’Ile-de-France par le pôle de compétitivité Cap Digital avec le soutien d’Orange, du groupe La Poste et de GDF Suez, la 5e édition de Futur en Seine est l’un des temps forts de ce « printemps du numérique ». L’épicentre de la manifestation était cette année localisé dans le IIIe arrondissement de Paris, au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et à la Gaîté lyrique, entre le NUMA du Silicon Sentier et le Carreau du Temple rénové.
Pendant quatre jours, jusqu’au soir du 15 juin, intérêt général et business, rayonnement international et développement local, créativité et industrialisation ont cohabité sous le signe du « Faire ensemble ». Une ambition illustrée non seulement par la forte représentation, dans le Village des innovations, des laboratoires et des écoles aux côtés des start-up, des entrepreneurs et de plusieurs groupes industriels… mais aussi par des thématiques comme les fab labs et la « ville créative ».
Sur ce territoire numérique éphémère, le grand public a pu découvrir des forces vives de la création, de l’innovation et de l’économie numérique désireuses d’exposer, rencontrer, débattre, d’exprimer et de partager leur vision du futur. Smart Cities, Internet des objets, Grand Paris Express, éducation à l’heure du numérique, retour sur l’histoire du Web avec Tim Berners-Lee : les conférences se sont succédé en parallèle des expositions « Collaborer, Santé, Villes », « Faire, Musique, Tout connecté » ou encore « Data / Infolab ».
Du prototype à la commercialisation
Certains présentaient leurs créations dans le cadre du 5e appel à projets « Prototypes Technologiques » financé par la Région Ile-de-France. Difficile de louper le stand d’Amplisens, qui proposait une expérience d’immersion virtuelle avec une plate-forme au sol et un vidéocasque Oculus Rift. A quelques pas de là, T-Glasses avait mis en place un atelier basé sur des lunettes de réalité augmentée avec commande gestuelle.
Plus discret, Eduhacktion TV présentait son service numérique destiné à enrichir l’expérience télévisuelle en offrant la possibilité de rebondir sur des contenus pédagogiques disponibles gratuitement sur le Web. Son discours s’inscrivait dans une logique de productivité collaborative, tout comme celui d’Aerys et sa plate-forme d’échange de maquettes virtuelles 3D Minko Enterprise, adaptée aux Web, aux tablettes et aux mobiles.
Dans la zone « Tout connecté » du CNAM, des ateliers d’impression 3D côtoyaient l’horloge LARA, conçue par OMWAVE – spécialiste des technologies M2M, représenté sur Futur en Seine par un ancien de Motorola – pour centraliser la gestion domotique via les réseaux GSM et Wi-Fi.
Dans ce même espace, on trouvait de jeunes entreprises en phase d’amorçage pour certaines… et de capital-développement pour d’autres. La première catégorie était représentée, entre autres, par Premium Keys of Paris. Fondée par Luc Pierart (un ancien de LaCie parti après la vente de l’entreprise à Seagate en 2012), cette société parisienne commercialise depuis quelques mois des produits de stockage visant une cible premium, avec des designs particuliers dont certains ont fait l’objet d’un dépôt de brevet. Elle vit pour l’heure sur de la love money à hauteur de 150 000 euros.
A l’autre extrémité du spectre financier, ForgetBox présentait une nouvelle version préliminaire de son système de stockage unifié baptisé Lima. Financé avec succès à l’été 2013 sur la plate-forme de crowdfunding Kickstarter (plus d’un million de dollars), le projet a retenu l’attention du fonds de capital-risque Partech Ventures, qui l’a soutenu à hauteur de 2,5 millions de dollars.
A ses côtés, Kolibree et sa brosse à dents communicante dont la commercialisation devrait démarrer au mois d’octobre. La start-up française soutenue par Thomas Serval (ex-Baracoda) a bénéficié d’une exposition internationale en janvier dernier lors du Consumer Electronic Show de Las Vegas. Explorant le concept du « brossage de dents ludique », elle a ouvert sa plate-forme aux développeurs tiers qui souhaitent créer des jeux exploitant les nombreux capteurs électroniques (accéléromètre, gyroscope) de son produit.
Propriété intellectuelle
D’autres vivent une existence plus mouvementée. C’est le cas de Chirita, venu présenter ses systèmes audio individuels 3DIAS, intermédiaires entre casque et enceintes procurant une expérience de son 3D sous la forme d’un caisson conçu pour s’adapter sur les fauteuils et canapés. Insistant sur l’importance du design, le directeur Georges Chirita ne tarde pas à évoquer… « sa » guerre des brevets contre Samsung.
La démonstration juridique est impressionnante : tout commence avec la copie supposée d’un modèle de téléviseur à la fin des années 1990. Quinze ans plus tard, le litige, rendu complexe par l’évolution de la législation en matière de concession de brevets technologiques, est toujours en cours.
Les dépôts de brevets sont aussi au coeur de la stratégie de Ticatag et sa mini-balise Bluetooth Ti’Be qui permet de géolocaliser, à l’aide d’une application mobile, les objets sur lesquels elle est accrochée. Par rapport aux nombreux projets concurrents qui émergent notamment sur les plates-formes de financement participatif, le produit se distingue par sa compatibilité iBeacon et son interrupteur programmable permettant de réaliser des check-in sur les réseaux sociaux ou encore de déclencher à distance l’appareil photo d’un smartphone.
Retour dans l’univers BtoB avec Streamotions et sa « table tactile intelligente » InoTable. Développée en partenariat avec Microsoft dans le cadre du programme de start-up innovantes BizSpark et autour de la plate-forme cloud Azure, cette offre s’appuie sur le socle établi avec la table tactile Surface, vendue par Samsung sous l’appellation SUR40. Mais le concept est poussé plus loin, avec une plate-forme matérielle et logicielle qui permet d’accéder à l’information et la manipuler de manière collaborative.
On retrouve le panneau Full HD, le contrôle par infrarouge et la reconnaissance des objets de la SUR40, le tout sur une base Intel Core-i7, mais l’InoTable, livrée « clés en main » à partir d’environ 15 000 euros, se différencie avec la technologie InoConnect. Celle-ci permet la détection automatique de smartphones, tablettes, PC et Mac, facilitant le partage de contenus lors de réunions ou de sessions de formation, avec la possibilité d’interagir entre sites distants via la visioconférence (4 caméras disponibles).
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