Isolant polymère très fin, problèmes de soudure, absence d’adhésif protecteur, enveloppe protectrice trop serrée entraînant une déformation du pôle négatif … On saisit mieux l’étendue de la « combinaison de facteurs » à laquelle Samsung Electronics avait attribué les soucis de surchauffe du Galaxy Note7, en octobre dernier, à l’heure d’arrêter définitivement la production de la phablette.
Ce lundi, à la veille de l’annonce de ses résultats trimestriels, le groupe a rendu les conclusions d’une enquête qui aura impliqué près de 700 ingénieurs, avec le concours de trois firmes indépendantes : Exponent, Underwriters Laboratories et TÜV Rheinland.
Le constat dressé à l’automne par l’Agence coréenne pour la technologie et les standards (KAST) avait donné une première indication, confirmées pour l’occasion : la batterie présente de multiples risques de courts-circuits ; aussi bien pour le premier modèle que pour son « remplaçant », livré avec la deuxième fournée des Galaxy Note7.
Au démarrage commercial, fin août, les batteries étaient fournies par Samsung SDI, société sœur de Samsung Electronics au sein du conglomérat sud-coréen.
Dans son document de synthèse (PDF, 9 pages), Exponent met en avant une erreur de conception touchant l’intégralité des accumulateurs examinés : une enveloppe protectrice trop serrée qui entraîne une déformation au niveau des coins supérieurs, tout particulièrement du côté de l’anode (pôle négatif). Le phénomène de court-circuit qui en résulte est accentué par le fait que l’anode elle-même est « trop longue ».
Underwriters Laboratories ajoute, pour sa part, que le film polymère devant faire office d’isolant entre les deux pôles est « extrêmement fin », à tel point qu’il ne joue parfois plus son rôle lorsque, sous l’effet de la circulation des ions entre les électrodes, la batterie se dilate. S’ensuit alors un emballement thermique pouvant aller jusqu’à l’explosion.
Qu’en est-il du second modèle, fourni par Amperex Technology ? Un problème a été décelé au niveau de la cathode (pôle positif) : des soudures grossières qui, lors de la dilatation et de la contraction de la batterie, frottent contre l’isolant… jusqu’à le percer, occasionnant un court-circuit.
Certaines des batteries examinées n’avaient tout simplement pas d’isolant. Dans d’autres cas, les adhésifs protecteurs étaient « mal dimensionnés » et/ou « mal positionnés ».
À la suite de ces investigations, Samsung a modifié son processus de contrôle qualité. Les batteries sont désormais soumises à un test en 8 étapes comprenant un passage aux rayons X, un désassemblage et un suivi du voltage tout au long du processus de fabrication.
Une nouvelle méthode qui a peut-être retardé la production du Galaxy S8. Le flagship ne sera pas dévoilé lors du Mobile World Congress, alors que son prédécesseur l’avait été l’an passé.
Crédit photo : Samsung
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