Quel avenir pour les montres connectées dans l’offre BtoB de Samsung ?
La question se pose au vu de l’orientation prise avec le lancement commercial du Galaxy S7.
Loin le temps où la smartwatch Galaxy Gear était présentée comme l’atout du professionnel, non seulement en tant que second écran pour les smartphones (plus particulièrement les Galaxy Note), mais aussi en qualité de passerelle vers d’autres objets connectés.
Désormais, le discours se concentre sur la réalité virtuelle avec le casque Gear VR, positionné comme un accélérateur de transformation numérique autour de nouveaux modèles économiques.
Le produit est disponible depuis novembre 2015, pour un prix conseillé de 99 euros TTC. Mais on a pu repérer, ces dernières semaines, de nombreuses promotions, y compris dans les canaux de vente BtoC, la plupart des revendeurs offrant le Gear VR pour toute réservation d’un Galaxy S7 ou S7 edge.
Une stratégie commerciale qui reflète le rôle de ce casque : constituer un point d’entrée dans l’univers de la réalité virtuelle, tout en contribuant à relancer les ventes de smartphones. Il n’est effectivement pas autonome : les capteurs, le processeur et l’écran utilisés sont ceux d’un Galaxy inséré en façade. En ce sens, on est plus proche d’un Google Cardboard que d’un Oculus Rift.
Oculus a aidé au développement du produit en se disant précisément que cette première expérience inciterait les utilisateurs à aller voir plus loin… en sachant toutefois que la concurrence s’élargit, sous l’impulsion de HTC (Vive) ou de Sony (PlayStation VR).
On en reste à la toute première génération « mainstream » des casques de réalité virtuelle. Dans un sens, cela se voit : pas moins de 318 g à porter sur la tête sans compter le smartphone, et des sensations pour le moins particulières, notamment au visionnage d’animations.
Sur le volet contenus, Samsung dispose d’une plate-forme « à la YouTube » : Milk VR. Pour les producteurs de vidéos, il y a aussi la caméra Gear 360 et ses deux capteurs fisheye de 15 mégapixels à f/2.0. Connectée en Bluetooth 4.1, NFC, USB 2.0 et Wi-Fi 802.11ac, elle produit des fichiers en 3 840 x 1 920 pixels à 30 images par seconde.
Une démonstration – à visionner ci-dessous – a été effectuée par le « vlogueur » Casey Neistat (2,5 millions d’abonnés à sa chaîne YouTube) pendant la dernière cérémonie des Oscars.
On ignore encore à quel prix la Gear 360 sera commercialisée. Selon L’Internaute, on parlait, ce matin à l’ouverture des ventes du Galaxy S7 au Samsung Store du centre commercial Vélizy 2 (Yvelines), d’une fourchette de 349 à 399 euros TTC.
Sachant que les 100 premiers acquéreurs d’un S7 ou d’un S7 edge ont reçu un bon qui leur permettra de retirer gratuitement le produit dans un délai de « 6 à 8 semaines » (la même opération a été menée au Samsung Store Madeleine, dans le 8e arrondissement de Paris).
Samsung a aussi intégré, dans le Gear VR, un navigateur Internet optimisé qui prend en charge les vues à 360 degrés, le streaming vidéo en 3D et la reconnaissance vocale.
Qu’en est-il des usages concrets ? En l’état actuel, « plus d’une centaine de clients testent le casque », selon Samsung. Mais on ne peut pas encore parler de déploiement massifs.
En revanche, les domaines d’applications sont variés, avec une forte tendance BtoBtoC : une agence immobilière pour la visite d’une propriété, le Club Med pour présenter un site à Punta Cana, une station de ski pour donner un aperçu de ses pistes…
Samsung veut y entrevoir la « prochaine plate-forme informatique » et insiste sur le côté social de l’expérience. Pas pendant, mais après, lorsqu’on partage les contenus immersifs (exit, donc, les éventuelles inquiétudes qui pourraient naître d’un enfermement dans un monde virtuel).
En matière de transformation numérique, Samsung Business France voit plus loin que le Gear VR.
Témoin la mise en place du programme « Samsung as a Service », qui débute par la partie conseil, à travers un partenariat avec une société spécialisée dont on ne nous communique pas l’identité, l’accord n’étant pas « tout à fait finalisé ».
Deuxième phase du processus : se projeter sur de nouveaux usages en personnalisant l’expérience métier. C’est le rôle du Samsung Business Center ouvert en novembre dernier dans les locaux de la branche française à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
Pour la formation des grossistes, des revendeurs et des opérateurs, avec entre autres des services d’aide à la création de campagnes marketing, il y a la Samsung Academy. On notera aussi ce partenariat avec BNP Rental Solutions pour financer des projets.
« On n’a pas la prétention de savoir tout faire, donc on s’entoure d’un écosystème », résume Maxime Guirauton, directeur marketing et communication B2B chez Samsung France. Un cercle qui inclut aussi les développeurs, autour notamment du Gear VR.
En matière de mobilité, Samsung s’engage, dans le cadre de l’Enterprise Device Program, à commercialiser certains produits pendant au moins deux ans. Premier jet avec le Galaxy S7, l’idée étant de satisfaire les organisations qui choisissent d’équiper progressivement leurs employés.
La garantie est par ailleurs extensible de 2 à 4 ans sur certains terminaux (pour le moment, les S6, S6 edge, S7, S7 edge et A5). Pratique à l’heure où le cycle de vie des équipements informatiques s’allonge en entreprise : on dépasse les 2 ans en moyenne pour les smartphones et on avoisine les 3 ans pour les tablettes.
Autre chantier, et pas des moindres : la sécurité, avec la plate-forme KNOX. Exploitée commercialement depuis bientôt trois ans, elle devient petit à petit une solution autonome de gestion de la mobilité.
Parmi les fonctionnalités ajoutées en 2015, on citera l’immunisation du noyau en temps réel contre les manipulations de données, le déverrouillage des conteneurs grâce à la proximité d’objets connectés en Bluetooth, la répartition de la consommation data entre les usages personnels et professionnels, la mise en place de sessions ou encore le déploiement d’applications dans les conteneurs sans intervention de l’utilisateur.
Sur la feuille de route pour 2016 figure l’intégration d’Android for Work dans KNOX. Il s’agira, en quelque sorte, de « sécuriser un environnement sécurisé » en lui apportant des éléments dont il ne dispose pas… mais uniquement sur une sélection de terminaux Samsung.
Parmi eux, le Galaxy S7, qui bénéficie globalement d’une très bonne presse, y compris pour le retour de l’emplacement microSD, abandonné avec le S6. « C’est important pour certains de nos partenaires qui basent leurs développements sur cette extension mémoire », explique Maxime Guirauton.
On recense aussi des ajouts sur la partie logicielle. Par exemple EtiquEdge, qui permet d’exploiter les bords du S7 edge pour accéder rapidement à des applications, des contacts, des raccourcis et des outils (règle, lampe, boussole).
On surveillera aussi la probable ouverture d’une offre de leasing, à l’instar de celle déjà opérationnelle au Royaume-Uni dans le cadre de l’Update Programme, qui permet aux entreprises de bénéficier, tous les 12 mois, du dernier Galaxy S.
Une offre similaire est prévue en France, mais pour le moment, elle ne doit s’appliquer qu’à la Galaxy TabPro S, tablette Windows de 12 pouces dont le démarrage commercial est fixé au 1er avril.
À voir en complément, ci-dessous, une interview de Maxime Guirauton, réalisée en février lors du salon Web2Business. Au menu, un retour sur les projets BtoB spécial « réalité virtuelle » enclenchés en France.
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