Brevets sans fil : le duo Microsoft-Nokia gêne l’OPA de WiLAN sur Mosaid

Mobilité

Au Canada, WiLAN et Mosaid s’affrontent à propos de brevets sans fil. Dans le méli-mélo, on croise le duo Nokia-Microsoft qui défend ses intérêts sur le marché de la mobilité.

Comment le duo Nokia-Microsoft joue l’entremetteur

Dans le courant de l’été, WiLAN a lancé une offre de rachat hostile de Mosaid à 485 millions de dollars.

Cette deuxième société canadienne a un profil similaire de patent troll : spécialiste des technologies sans fil, détenteur d’un porte-feuille de brevets « juteux » dans ce domaine, instigateur d’actions en justice pour défendre des brevets dans le Wi-Fi ou le Bluetooth.

Le conseil d’administration de Mosaid a rejeté l’avance de WiLAN.

Mais le rapprochement est bloqué. Avec une OPA hostile, est-ce si surprenant ?

L’acquéreur potentiel exprime sa « déception » à travers un communiqué diffusé le 9 septembre.

Dans le cadre de son OPA, WiLAN a fait une découverte surprenante, qui serait susceptible de brouiller les cartes et de réduire l’intérêt d’une telle opération risquée.

Selon une clause liant Mosaid à Core Wireless, le portefeuille de brevets acquis via la société luxembourgeoise ferait déjà l’objet d’une exploitation sous forme de licences pour le compte « d’un certain nombre de parties tierces ».

Mais on n’en sait pas plus…Mais on peut suggérer des pistes pour savoir qui tire les ficelles.

C’est troublant pour WiLAN, toujours selon le même communiqué : « L’accord avec Core Wireless comporte une clause de pénalité de 5 millions de dollars en cas de changement de contrôle de la propriété intellectuelle survenant dans la première année ».

Ce dédommagement est destiné à…Nokia et Microsoft.

Rappelons que la firme télécoms basée en Finlande et celle de Redmond aux Etats-Unis ont scellé en février 2011 une alliance stratégique dans la mobilité (autour de Windows Phone).

Si WiLAN poursuit l’offensive sur Mosaid-Core Wireless, la société prédatrice devra payer les pénalités à Nokia et Microsoft sans avoir la certitude de disposer de la propriété intellectuelle inhérente.

Dans ses conditions, au-delà de ce versement financier de 5 millions de dollars (finalement minime par rapport au montant que WiLAN serait prêt à consentir dans le cadre de son OPA), la vrai question est de savoir si le jeu en vaut la chandelle.

A quoi bon acquérir un lot attractif de brevets si on ne peut pas les exploiter librement et en tirer des revenus conséquents ?

Cruel dilemme de patent troll. Mais on n’a pas fini d’en parler…

(Enquête Rénald Boulestin, Philippe Guerrier)

Lire aussi :