Dans un contexte technologique marqué par l’allongement du cycle de vie des terminaux mobiles et l’arrivée à saturation de marchés « matures » comme l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest, Android reste un univers fragmenté.
C’est l’un des principaux enseignements à tirer de la dernière réactualisation du baromètre mensuel que Google destine à la communauté des développeurs. Basées sur l’analyse des connexions au Play Store entre le 25 avril et le 1er mai 2014, les estimations du groupe Internet restent approximatives. Elles suffisent toutefois à dresser une cartographie de l’offre Android en termes de répartition des différentes versions.
Après un peu plus de six mois sur le marché, le dernier-né « KitKat » (4.4) peuple 8,5% des appareils passés au radar. Un sursaut en regard des 5,3% dont il était crédité le mois dernier – et plus encore de ses 2,5% en mars, contre 1,8% en février, 1,4% en janvier et 1,1% en décembre. Portée par l’initiative de constructeurs qui commencent à faire migrer leur parc de smartphones, une telle courbe de progression n’est pas sans rappeler celle des moutures précédentes, tout particulièrement « Jelly Bean » 4.2 : moins de 1% du marché en février 2013 ; 1,6% en mars ; 2% en avril ; 2,3% en mai… puis une percée sur la période de juin (4%) à juillet (5,6%).
Cette montée en puissance se conjugue à la perte d’influence des autres versions. Alors que le coup d’arrêt de « Jelly Bean » 4.3 se confirme (-0,4 point, à 8,5%), ses prédécesseurs (18,8%, soit +1,7 point pour la 4.2 ; 33,5%, soit -0,9 point pour la 4.1) font preuve d’une certaine résilience. Le déclin est plus marqué pour « Gingerbread » 2.3 : 16,1% au dernier relevé, contre 17,8% à fin mars et 19% fin février. Les miettes reviennent à « Froyo » 2.2 (1%, soit -0,1 point) et « Honeycomb » 3.2, cantonné depuis plusieurs mois à 0,1%. Si l’on y ajoute les 13,4% de « Ice Cream Sandwich » 4.0 (-0,9 point), plus de 30% des terminaux se connectant au Play Store exploitent une version d’Android ayant plus de deux ans d’âge.
L’harmonisation de cet écosystème pourrait s’accélérer sous l’impulsion des industriels, dont Google a entrepris d’encadrer plus strictement les pratiques. Pour pousser les fabricants à installer massivement la version la plus récente d’Android, le groupe Internet aurait adopté une mesure draconienne : les appareils mis sur le marché avec d’anciennes moutures de l’OS ne bénéficieront plus d’un accès au Play Store et aux services annexes au-delà d’un certain délai. Google chercherait aussi, dans le cadre d’un programme baptisé Silver, à renforcer son implication dans la chaîne de conception et de fabrication des produits, tout particulièrement sur le volet logiciel. Une telle prise de position se traduirait notamment par une interface utilisateur unique et une réduction du nombre d’applications préchargées.
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