La dernière réactualisation du baromètre mensuel que Google destine aux développeurs suggère une certaine stabilité dans l’adoption des nouvelles versions d’Android.
Reposant sur l’analyse des connexions au Play Store entre le 26 mars et le 1er avril, les estimations du groupe Internet restent approximatives. Elles suffisent toutefois à établir un parallèle entre l’évolution du dernier-né « KitKat » (4.4) et celle de ses prédécesseurs de la lignée « Jelly Bean » (moutures 4.1, 4.2 et 4.3).
Après un peu plus de cinq mois sur le marché, Android « KitKat » peuple 5,3% des appareils passés au radar du Play Store. Un sursaut au regard des 2,5% dont il était crédité le mois dernier – ainsi que de ses 1,8% en février, contre 1,4% en janvier et 1,1% en décembre. Portée par l’initiative de plusieurs constructeurs qui commencent à faire migrer leur parc de smartphones, cette progression soudaine n’est pas sans rappeler celle qu’avait connue, voici un an, Android 4.2 « Jelly Bean » : moins de 1% du marché en février 2013 ; 1,6% en mars ; 2% en avril ; 2,3% en mai… puis une percée sur la période de juin (4%) à juillet (5,6%).
La montée en puissance d’Android 4.4 « KitKat » se conjugue à la perte d’influence de toutes les autres versions. Illustration avec « Jelly Bean » 4.3, dont le développement connaît un coup d’arrêt, à 8,9% des terminaux en circulation, « Jelly Bean » 4.3 connaît un coup d’arrêt. Les vieillissants « Jelly Bean » 4.2 (17,1% du marché, soit un point de perdu en un mois) et 4.1 (34,4%, soit – 0,9 point) font preuve d’une certaine résilience, mais passent progressivement le témoin. Même constat pour « Gingerbread » 2.3, encore recensé sur 17,8% des appareils sondés (c’était 19% en février).
En y ajoutant les 14,3% de « Ice Cream Sandwich » 4.0 (- 0,9 point), environ un tiers des utilisateurs exploitent une version d’Android ayant plus de deux ans d’âge. En queue de classement, les miettes reviennent à Android 2.2 « Froyo » (1,1%, soit 0,1 point de perdu en un mois) et « Honeycomb » 3.2, cantonné depuis plusieurs mois à 0,1%. Rappelons que « Donut » (1.6) et « Eclair » (2.1) ont été évincés du classement en septembre dernier, faute d’une compatibilité avec la dernière version du Play Store.
Dans un contexte économique difficile, Android reste un univers fragmenté. L’allongement du cycle de vie des terminaux mobiles et l’arrivée à saturation des marchés « matures » comme l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Est contribue à cette hétérogénéité. La situation pourrait cependant évoluer sous l’impulsion des industriels, dont Google encadre dorénavant plus strictement les pratiques. Pour pousser les fabricants à installer massivement la version la plus récente d’Android, le groupe Internet aurait adopté une mesure draconienne : les appareils mis sur le marché avec d’anciennes moutures de l’OS ne bénéficieront plus d’un accès au Play Store et aux services annexes au-delà d’un certain délai.
Obstacle en matière de sécurité et de compatibilité applicative, la fragmentation concerne aussi les tailles et résolutions d’écran, qui se multiplient à mesure que l’offre se décline entre smartphones, tablettes, ordinateurs et TV connectées.
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