Geoffroy Roux de Bézieux à la tête du Medef : un mandat sous le signe du numérique

Quelle place pour le numérique dans la réflexion du Medef sous l’ère Geoffroy Roux de Bézieux ?

L’intéressé a fait de son « obsession des mutations technologiques » un axe majeur de la campagne qui l’a mené à la présidence de l’organisation patronale*.

Il l’a réaffirmé ce mardi, des suites de son élection avec 55,8 % des voix face à Alexandre Saubot (patron du groupe industriel familial Haulotte, fabricant d’engins de travaux publics).

La question du devenir des chauffeurs avec le développement de la conduite autonome lui a permis d’illustrer « d’énormes changements technologiques qui vont entraîner d’énormes changements de professions, de métiers, de contrats de travail ».

Entrepreneur du numérique, Geoffroy Roux de Bézieux est aussi un investisseur actif dans ce secteur.

Il a participé, entre autres, à la création du fonds d’amorçage ISAI, avec des personnalités comme Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister), Ouriel Ohayon (TechCrunch France) et Stéphane Treppoz (Sarenza).

Depuis 2014, son vaisseau amiral – aux côtés d’initiatives comme Impact Partenaires (ex-Investir & +), qui met ses billes dans l’entrepreneuriat social – s’appelle NOTUS Technologies. Le groupe se développe principalement dans la gastronomie haut de gamme et l’outdoor, mais mène aussi une activité de capital-investissement.

Un homme des télécoms

Par ailleurs président, entre 2005 et 2008, de l’association Croissance Plus, Geoffroy Roux de Bézieux a été associé pendant près de dix ans à l’aventure Virgin Mobile.

Il avait monté, via sa société Carphone Warehouse (propriétaire de l’enseigne The Phone House), une coentreprise avec le groupe britannique Virgin, pour accompagner le lancement de l’opérateur en France. C’était en 2006, sur réseau Orange.

Virgin Mobile avait été revendu en 2014 à Numericable, pour 325 millions d’euros.

Le management détenait alors 8 % du capital du MVNO. Celui-ci revendiquait 1,7 million de clients. Ses intérêts étaient défendus notamment par l’association Alternative Mobile, que Geoffroy Roux de Bézieux avait contribué à lancer en 2007.

Sous la casquette d’investisseur, le nouveau président du Medef a pris des participations dans de nombreuses sphères de l’univers numérique. Il a mis des tickets dans le crowdlending avec Credit.fr (qui a basculé l’an dernier dans le giron de Tikehau Capital), dans les RH avec PayFit, mais aussi dans l’économie des « plates-formes » avec Drop don’t park ou Studapart.

L’ubérisation fut l’un de ses sujets d’étude au sein de l’organisation patronale, qui porte actuellement une attention particulière à la filière IoT, à la formation en ligne et au redéveloppement de l’usine en France.

* Le Medef fédère 123 000 entreprises adhérentes, dont « 80 % » de celles qui comptent au moins 10 salariés, avait rappelé Geoffroy Roux de Bézieux sur Europe 1 à la veille du scrutin.