George W. Bush veut sécuriser Internet
Si les attentats du 11 septembre poussent l’administration américaine à renforcer la sécurité sur son territoire, les réseaux informatiques en général et Internet en particulier ne sont pas oubliés. Un rapport préconise nombre de mesures en ce sens. A commencer par le renforcement de certains protocoles propres au Réseau. Un rapport national pour un réseau mondial.
Un rapport intitulé National Strategy to Secure Cyberspace, préparé par l’administration américaine, doit être rendu public mercredi 18 septembre 2002. Il vise à détailler les faiblesses du Net afin de protéger les Etats-Unis des attaques informatiques. Selon notre confrère Cnet News, le rapport appelle à une révision des protocoles réseaux actuels.
Dans la ligne de mire, les serveurs DNS (Domain Name System) qui traduisent l’adresse Internet « texte » en adresse purement numérique (le numéro IP) correspondant à la machine qui héberge le site. Zone sensible de l’architecture du Réseau puisqu’en cas de piratage, les requêtes des internautes vers les sites originaux peuvent être détournées. Le rapport enjoint à renforcer l’exactitude des données ainsi que l’authenticité de la base à chaque mise à jour. Le BGP (Border Gateway Protocol), utilisé dans l’échange d’informations entre réseaux interconnectés, est également sous le feu des critiques. Le rapport insiste sur la nécessaire modification de ce protocole qui connaît des lacunes en termes de sécurité.
Vers une plus grande implication des entreprises
Le texte recommande l’implication des instances fédérales américaines pour établir les nouvelles normes techniques. Rôle joué jusqu’ici par l’IETF (Internet Engineering Task Force) de manière purement scientifique et technique. Le rapport incite d’ailleurs à travailler en collaboration avec les sociétés qui s’investissent dans la sécurisation des systèmes dont, forcément, Microsoft et son système Palladium (voir édition du 25 juin 2002).
La vie privée s’arrête-t-elle où commence la sécurité ?
Le rapport préconise également la création de cellules chargées d’intervenir en cas d’attaque, et l’ouverture d’une National Cyberspace Academy consacrée à l’enseignement de la sécurité informatique. Des mesures qui coûteraient des dizaines de millions de dollars. Enfin, les rapporteurs recommandent la consultation des groupes de défense de la vie privée. Tout en poursuivant que dans certains cas, la vie privée en question ne pourra pas être respectée.
Il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences de ce rapport et de ses applications. Ou même pour être sûr que ces lignes directrices seront un jour appliquées. Sans compter que l’on peut se demander si elles ne risquent pas de briser la belle universalité du Web, au nom de la sécurité. Car, si les Etats-Unis sont les seuls à les adopter, les autres pays du monde seront-ils coupés des serveurs américains ?