Gestion des talents : Horizontal Software prépare son entrée sur Alternext
L’éditeur français Horizontal Software (segment HCM pour la gestion des ressources humaines, hors paie) veut entrer sur Alternext pour lever 8,5 millions d’euros.
La décision d’introduction en Bourse d’Horizontal Software est encore fraîche. « Nous y avons sérieusement réfléchi à partir de janvier », explique Hervé Yahi, co-fondateur et CEO de l’éditeur de logiciels spécialisés dans le segment HCM (Human Capital Management).
Ce type de plateforme intègre un ensemble d’outils pour la gestion des ressources humaines. Pour le cas d’Horizontal Software, le spectre est large entre le recrutement, la gestion des talents (suivi de carrière) et la gestion des temps et des activités des collaborateurs.
Des connexions sont quasi-systématiquement réalisées avec les logiciels de paie d’éditeurs tiers adoptés par les entreprises. En attendant des jonctions avec des outils de business intelligence…
Horizontal Software compte s’introduire sur Alternext d’ici mi-décembre. Le 25 novembre, l’éditeur a obtenu le visa attribué par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
L’éditeur compte réaliser une augmentation de capital de 8,5 millions d’euros (7,7 millions d’euros en numéraire et 0,8 million d’euros par compensation de créances).
Il vient de fournir une fourchette indicative de prix du futur titre qui sera coté sous le code mnémonique ALHSW : entre 10,20 euros à 13,80 euros.
La période de souscription s’étend du 28 novembre au 8 décembre 2016. Le début des négociations sur Alternext est fixé au 14 décembre.
Offre HCM enrichie avec de la croissance externe
La création d’Horizontal Software remonte à 2010. L’offre HCM s’est progressivement enrichie en fonction des projets (Pajedo, soutenu par le MIT et Oseo désormais intégré dans Bpifrance) et des opérations de croissance externe réalisées dans la période 2012-2014 : LPDR (acquisition de talents), Equitime (gestion du temps et des activités) et Thems (gestion des talents).
La priorité est donnée au distribution de l’offre en mode SaaS (cloud) à partir des data centers d’IBM déployés en France, en Europe et aux Etats-Unis (après le rachat de SoftLayer).
Vendredi dernier, l’éditeur logiciels a dressé un profil détaillé de ses activités lors d’un déjeuner de presse financière.
Depuis sa création il y a six ans, Horizontal Software a accumulé un financement global de 7,5 millions d’euros (avec 6 millions d’aides & subventions en parallèle).
Son principal actionnaire est le fonds d’investissement Truffle Capital* à hauteur de 57%.
L’augmentation de capital par Alternext servira à consolider ses efforts R&D, comme le langage HUDL visant à résoudre des problèmes dynamiques complexes par le biais d’un algorithme mais aussi logique de prédiction (« mais pas de big data », selon Hervé Yahi), à renforcer les équipes marketing et commerciales, et à développer sa gamme d’offres entre la France et les États-Unis (une filiale à New York est ouverte).
La société compte 78 salariés (dont 40% en R&D). Elle devrait disposer d’un effectif global de 120 personnes d’ici 2020.
Horizontal Software revendique une trentaine de référence de clients dans des secteurs comme la santé (Vivalto), la distribution (La Redoute, Leroy Merlin, Nocibé…), la restauration et l’hôtellerie (comme Burger King et Five Guys). On trouve également des clients aux profils éclectiques (services, industries, infrastructure) comme Chronopost, SANEF, Altran ou RTE.
Une offre corporate et une ouverture vers la génération Millenium
Avec son offre SaaS, l’éditeur veut « maximiser le chiffre d’affaires récurrent et diminuer le set-up [frais d’installation] », explique Ingrid Eeckhout, Directrice générale déléguée de Horizontal Software qui avait créé Thems.
Sachant que le modèle économique s’appuie sur une facturation mensuelle par collaborateur géré (+ de 500 000 collaborateurs cumulés sur l’ensemble de sa clientèle entreprise).
Ainsi, le client Burger King (en train d’absorber en France son concurrent Quick) monte en puissance : 30 restaurants supervisés, 60 en cours de déploiement et 600 établissements de restauration rapide d’ici 2020. A cette échéance, le chiffre d’affaires récurrent avec BK est évalué à un million d’euros par an.
Parallèlement, Horizontal Software monte une offre HCM qui s’adresse à la génération Millemium (celle qui a grandi avec Internet) autour d’un nom plus sexy : Yootalent (« SaaS-Apps » pour smartphones ou tablettes). Elle a été développée avec l’Université de Stanford (Californie).
A la différence de l’offre principale de l’éditeur, la suite Yootalent est basée un modèle freemium : la première application est gratuite. Ou du moins le premier étage pour les entretiens professionnels. Ensuite, dès que l’on opte pour le deuxième niveau « entretien annuel », on bascule dans le premium.
Les autres apps de la sphère Yootalent (formation, congés, dossier collaboratif, recrutement…) sont commercialisées : environ un euro l’unité par mois et par collaborateur. Une dizaine d’outils sont prévus d’ici fin 2017.
Après neuf mois d’exploitation, l’éditeur recense 60 entreprises clientes en France (représentant presque 30 000 collaborateurs) et 5 entreprises américaines représentant environ 700 collaborateurs font déjà partie de la communauté Yootalent.
Large concurrence
Dans la présentation presse pour l’IPO, le directeur financier Jean-Marie Brosse a abordé les résultats : Horizontal Software devrait réaliser un chiffre d’affaires de 5,5 millions d’euros cette année (+31% par rapport à 2015).
Mais la société affiche une perte d’exploitation de 1,1 million d’euros et une perte nette d’un montant similaire sur le premier semestre 2016. La rentabilité d’exploitation est escomptée à l’horizon fin 2018.
L’éditeur français se retrouve en concurrence de mutliples acteurs dans le segment HCM mais elle estime que ses concurrents les plus frontaux sont américains : Workday et Namely. Sachant qu’en France, des spécialistes du logiciels comme Cegid ou Talentsoft rôdent également dans les parages.
Full disclosure : Truffle Capital est l’actionnaire principal du groupe NetMediaEurope, qui édite notamment ITespresso.fr.