GfK : Deux fois moins de téléchargements en 2007
Le dernier panorama de la micro et de l’Internet du cabinet fait état d’une baisse du nombre de téléchargeurs. « Peur du gendarme » ?
Au lendemain de la publication de la nouvelle étude du Credoc sur La diffusion des technologies de l’information dans la société française, qui fait état d’une hausse de toutes les formes de téléchargement en ligne en 2007, GfK surprend, déstabilise.
Dans son dernier Panorama de la micro et de l’Internet, réalisé à partir d’entretiens avec 1 042 foyers en décembre 2007*, l’institut estime en effet que la pratique du téléchargement accuse une forte baisse cette année dans l’Hexagone. D’après GfK, seulement 18% des internautes interrogés avouent utiliser leur ordinateur pour « télécharger légalement ou illégalement », contre 34% l’an dernier. Parmi ceux qui se sont adonnés au téléchargement l’an dernier, 37% avouent l’avoir fait « illégalement ».
Le piratage est-il devenu has been ? Pas vraiment, concède François Klipfel, directeur de la division IT de GfK. Il reconnaît d’ailleurs que les conclusions de cette étude – menée en décembre, à l’heure des débats sur la mission Olivennes contre le téléchargement illicite – sont sujettes à caution. « Il est indéniable que la peur du gendarme existe. Dans la réalité, il y a probablement des gens qui ont eu peur de le dire », explique-t-il. Avant d’ajouter toutefois que « cette peur existait déjà l’année dernière ».
Peur de la répression, « sideload » et streaming
Dès lors, comment s’explique cette « baisse de 16 points du téléchargement cette année »? En dehors de la « répression accrue, qui peut faire peur à chacun », il y a plusieurs explications, selon Bertrand Huck, directeur de clientèle IT. La première aurait trait au « phénomène du ‘sideload' », qui rend « très facile le fait de repasser des contenus au travers de clefs USB, ou de disques durs portables… « . Une piste que corrobore « une certaine embellie » des ventes de « composants externes », dont les disques durs externes (3 millions de ces disques ont été vendus en 2007 et GfK table sur la vente de 4,5 millions d’unités en 2008).
Une autre explication est liée au « succès » de certains sites de diffusion de musique en streaming – Deezer, par exemple – qui rendent inutile le téléchargement.
Les Français en retard sur la moyenne de l’Union européenne
Avec 49% des foyers interrogés connectés à Internet, les Français sont en retard sur les pays de l’Union européenne (54%), notamment la Suède (79%), l’Allemagne (71%) ou l’Angleterre (67%), mais ils sont « souvent connectés en haut débit ».
Leurs usages en ligne progressent sur de nombreux segments, dont la recherche d’information (77% des sondés), les achats en ligne (38%), la communication et les échanges entre internautes (31%), l’organisation des loisirs (30%), la gestion du quotidien (29%) ou l’accès à des programmes multimédia (13%). Seul le courrier électronique est en régression de trois points (77%), « les plus jeunes » lui préférant aujourd’hui le « chat », toujours selon Bertrand Huck.
Coté réseaux sociaux, le potentiel de développement est élevé puisque seulement « 3% des sondés sont présents sur un réseau social ». Un chiffre qui n’est « pas négligeable » mais il faut « relativiser » le phénomène, d’après lui. « Cela augmente vite et il sera intéressant de voir si c’est un simple effet de mode ou une lame de fond », poursuit-il.
Enfin, coté équipements, l’institut estime que 4,9 millions de micro-ordinateurs ont été commercialisés en 2007, dont une majorité de PC portables (3 millions contre 1,9 millions d’ordinateurs de bureau). 15,5 millions de foyers sont équipés (60,1%), un chiffre qui a été multiplié par deux depuis l’an 2000. Et qui devrait passer à « 70 – 75% d’ici 2010 ». Ce qui signifie que l’on trouvera d’ici là « probablement plus de micro-ordinateurs à domicile que de fours à micro-ondes », conclut-il.
* Seuls des individus de 15 ans et plus ont été interrogés.