Glomedix.com ou la naissance d’une place de marché
Plus de 2000 places de marché virtuelles ont surgi sur le web, d’après Joël Besse, associé au bureau de Londres d’Atlas Venture. Ce capital risqueur rapporte que tous les secteurs d’activité européens seront bientôt concernés par ces portails d’affaires B to B. Pourquoi et comment naissent-ils ? L’exemple de Glomedix.com.
Sur le secteur de la santé, la place de marché virtuelle Glomedix porte le même nom que la société allemande qui l’a créé. Cette « eMarketPlace » s’ouvrira en mai prochain sur le Web européen. Ambition ? « Offrir la transparence à un marché fragmenté ». Et, si on en croît l’investissement d’Atlas Venture dans sa création ? 8 millions d’euros soit un peu plus de 52 millions de francs ? les enjeux sont colossaux. Joël Besse expose : « L’émergence des places de marché virtuelles est favorisée par les technologies de l’Internet qui permettent de faire disparaître certains intermédiaires et de mettre en présence les acheteurs et les vendeurs de façon simple et décentralisée. Ce qui permet aux uns d’augmenter leurs marges et, aux autres, de réduire leurs coûts. Tous ceux qui peuvent créer un flux d’affaires significatif sont concernés. Typiquement, les industries fragmentées ? celles qui comptent de nombreux fournisseurs et de nombreux clients ? et qui ont une offre de produits standardisés. Mais, on voit aussi arriver dans les eMarketPlaces, des consortiums industriels. » Ainsi, les places de marchés virtuelles s’inscrivent dans la logique de l’EDI : elles visent à « fluidifier les échanges entre les vendeurs et les acheteurs en supprimant la paperasse et les coups de fil » résume Joël Besse, « à la simple différence que les liens EDI sont lourds à mettre en place et qu’ils vont d’un point à un autre. Alors que la place de marché virtuelle est ouverte : elle apporte une visibilité et figure une sorte de bourse de valeurs. » Principal défi pour que ces eMarketPlaces soient souveraines? « Il faut convaincre les grands donneurs d’ordre d’interfacer leurs systèmes d’achat avec ces plate-formes de commerce électronique. » souligne Joël Besse. Car, la technologie est prête. En quelques mois, Glomédix.com s’est bâtie sur les progiciels d’Ariba (USA) et de Commerce One (France).
Glomedix appartient à cette catégorie de place de marché virtuelle verticale : ouverte, elle fédère les acteurs d’un secteur. Pour vivre, elle doit convaincre une grande masse de participants. Stratégie? Etre plus qu’un lieu d’achat et de vente en ligne. Glomedix.com a pour double objectif d’apporter une vision globale de l’offre disponible sur le marché et d’offrir des services à valeur ajoutée : notamment des services d’information sur les nouveaux produits, sur le détail des commandes en cours, des forums de discussion, et une solution logistique intégrée. D’abord, GloMedix offrira des fournitures médicales aux hôpitaux. Par la suite, la société déploiera des interfaces en ligne avec les progiciels de gestion intégrés pour assurer l’échange de données direct, au sein même de l’hôpital. « Ce ne sont ni les grandes entreprises ni les centrales d’achat qui feront une différence durable dans la relation clients avec des places de marché B to B. Ce sont les jeunes entreprises en forte croissance et ambitieuses telles que GloMedix qui conjuguées à des plates-formes technologiques performantes, feront évoluer le monde. » déclare Stephan Schambach, fondateur d’Intershop AG et Vice Chairman du Conseil d’Administration de GloMedix. Certes, les start up initient le mouvement pour faire entrer les secteurs les plus traditionnels et les moins utilisateurs de technologies (comme la santé, l’agriculture, la construction, etc) dans la Net économie. En contrepartie, ces nouveaux intermédiaires se rémunèrent sur la base d’un abonnement ou d’un pourcentage sur les transactions.
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