Le 1er avril 2004, Google se lançait dans la bataille des webmails.
Le groupe Internet amorçait une phase de test pour un service baptisé Gmail et proposant jusqu’à 1 Go d’espace disque pour stocker des courriers électroniques, « soit l’équivalent de 500 000 pages », comme le spécifiait le communiqué émis pour l’occasion. Dix ans plus tard, le temps a fait son office : le paradigme informatique a évolué et avec lui, l’approche globale des communications électroniques.
Tout au long de son histoire, Gmail s’est adapté aux tendances du marché, notamment en termes d’expérience utilisateur. En avril 2005, une première interface en langue française voyait le jour. La fin d’année signait l’arrivée d’un système antivirus, comme sur Yahoo Mail et MSN Hotmail (aujourd’hui devenu Outlook.com).
Les premiers signes de convergence avec d’autres maillons de l’écosystème Google remontent à 2006, avec l’intégration de Google Talk. Quelques mois plus tard, Gmail for Mobile était dévoilé, avant même la sortie de l’iPhone et l’avènement d’Android. En 2007, le plafond des 2 Go d’espace de stockage a été relevé jusqu’à 25 Go pour les comptes payants, avec des pièces jointes pouvant peser jusqu’à 20 Mo.
L’année 2008 fut celle de la réponse automatique, mais aussi de la communication instantanée audio/vidéo, disponible en option. Outre la synchronisation en mode push sur iPhone et Windows Mobile, la traduction automatique et le hors-ligne via la plate-forme Gear furent quelques-unes des principales nouveautés introduites en 2009.
Le développement de Gmail s’est accéléré en 2010 avec la fonction « Undo Send« , conçue pour permettre d’annuler l’envoi d’un mail dans un délai de 30 secondes. Glisser-déposer, gestion des comptes multiples et prévisualisation des documents Word ont figuré en bonne position sur la feuille de route de Google. Passé le tri automatique des mails avec les « Smart Labels » en 2011, l’intégration de la discussion instantanée, des appels voix et de la visioconférence directement dans le webmail – moyennant l’installation du greffon Hangouts – est intervenue en 2012.
Entretemps, de nombreuses questions de sécurité se sont posées. Notamment celle du protocole de transfert HTTPS, implémenté à l’été 2008, activé par défaut en janvier 2010 et finalement rendu obligatoire ce mois-ci, dans un contexte de vives tensions autour du programme de cyber-espionnage PRISM.
Google a également dû faire face à plusieurs défaillances dont certaines entraînant des pertes de données, comme en 2011 (100 000 utilisateurs touchés). Quelques mois plus tôt, il avait fallu résorber une faille critique ayant servi de levier pour des campagnes de spam et de phishing. De nombreuses interruptions de service ont par ailleurs émaillé dix ans de disponibilité parfois hasardeuse, marquée par certains plantages prolongés et d’ampleur mondiale.
En coulisse, Google a construit un modèle économique autour de la publicité, à travers des technologies de ciblage dont les implications sur la vie privée ont été maintes fois pointées du doigt. Les actions en justice se sont multipliées, à l’initiative d’utilisateurs ou d’associations militant pour la protection des données personnelles.
La montée en puissance de Gmail – devenu, fin 2012, le numéro un des clients légers de messagerie avec environ 300 millions d’adeptes – a également été contrariée par la réticence de certains gouvernements. Illustration en Chine avec les restrictions imposées par le régime en matière de liberté d’expression. Ou encore en Iran, avec ce blocage permanent décidé en 2010, au profit d’un « service national de messagerie électronique ».
C’est sans compter certains accrocs judiciaires. Dès 2007, la justice allemand demandait à Google de changer le nom de son service de messagerie, jugé trop proche de celui exploité par le service convergent de courrier Gmail.de. D’autres initiatives ont valu à Google une circonspection des utilisateurs finaux. Par exemple, cette possibilité, pour quiconque, d’envoyer un mail à toute personne figurant dans ses cercles sur le réseau social Google+.
Autre chantier de longue haleine : le mobile. Il a fallu redessiner l’interface, développer des applications pour les principales plates-formes du marché, mener des travaux spéciaux sur la synchronisation, optimiser le fonctionnement en tâche de fond et les économies de batterie, etc.
En toile de fond, un objectif de convergence, avec une ligne directrice établie d’Android à iOS, en recourant à d’autres outils Google comme le moteur de Drive pour offrir un aperçu direct du contenu des pièces jointes.
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Crédit illustration : Dinga – Shutterstock.com
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