GoBee : le vélopartage sans stations vient cohabiter avec un Vélib’ en transition

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Fondée à Hong Kong par le Français Raphaël Cohen, la start-up GoBee arrive à Paris avec ses vélos en libre service sans bornes de stationnement.

Embouteillage à prévoir sur le marché parisien du vélo en libre service.

À l’heure où le groupement Smoovengo, qui va reprendre l’exploitation de Vélib’ aux dépens de JCDecaux, amorce les travaux de génie civil pour poser son mobilier de stationnement, une start-up venue de Hong Kong s’installe dans la capitale avec un système de vélopartage… sans points d’attache.

Exerçant sous la marque commerciale GoBee* Bike, elle est soutenue entre autres par le groupe chinois Alibaba, qui a participé cet été à un tour de table de 9 millions de dollars également souscrit par le fonds Grishin Robotics, derrière lequel on trouve l’un des fondateurs de la société Internet russe Mail.ru.

Le projet est porté par deux francophones : Raphaël Cohen (CEO) et Claude Ducharme (CTO).

Le premier est notamment à l’origine d’Hotel Quickly (réservation d’hôtels en dernière minute) et de Corporate Edesign (création de logos, d’identités visuelles et de brochures). Le second est un ancien du groupe Société Générale et du ministère des Transports du Québec.

Alibaba est là

Les deux associés recherchent actuellement, en poste à Paris, un directeur produit et un responsable du service client qui devront faire la passerelle avec Lille, où le service est disponible depuis le jeudi 5 octobre.

Fournis par une société tierce dont l’identité n’est pas spécifiée, les vélos sont tous dotés d’une puce GPS alimentée par panneau solaire. Leur géolocalisation s’effectue par le biais d’une application mobile (iOS, Android) qui sert aussi à les déverrouiller, en scannant un QR code.

Après chaque déplacement, les vélos doivent être, d’après les conditions générales de vente de GoBee Bike, déposés « bien en vue […] à un endroit où le stationnement  de vélos est légal et gratuit » : ils ne doivent pas « gêner la circulation des piétons et des véhicules », précise la FAQ.

Par rapport à Vélib’, pas de formule d’abonnement annuel : on est sur un paiement au trajet, à raison de 50 centimes par demi-heure entamée – la première étant offerte si on dépose, dans une « zone d’affluence » définie sur la carte par un disque rose, un vélo identifié par une icône « paquet cadeau ». S’y ajoute une caution de 50 euros « automatiquement remboursable sur demande ».

Le paiement se fait dans l’application, en rechargeant son compte par carte bancaire, PayPal, Apple Pay, Android Pay… ou Alipay, du nom de la plate-forme proposée par le groupe Alibaba, qui établit là un point de présence supplémentaire en France pour les voyageurs chinois.

Devancer les poids lourds

GoBee Bike, dont l’activité avait démarré au mois d’avril à Hong Kong, fait le choix de l’international pendant que ses principaux concurrents se concentrent sur le marché chinois.

Parmi eux, Mobike et Ofo, qui ont séduit les pointures du numérique et bouclé des tours de financement à plusieurs centaines de millions de dollars. Le premier a derrière lui des fonds comme Sequoia Capital et le groupe Internet Tencent. Le second est soutenu par le fabricant high-tech Xiaomi et l’exploitant de services de transport Didi Chuxing.

Le système sans points d’attache semble pertinent à Paris si on considère un rapport d’audit de l’inspection générale de la Mairie sur Vélib’ et dans lequel le critère du nombre de places disponibles en station pour déposer un vélo n’avait recueilli que 56 % d’opinions favorables.

Reste la question du vol et du vandalisme, sur laquelle JCDecaux, exploitant de Vélib’ depuis 2007 via sa filiale Cyclocity, n’a jamais communiqué officiellement. Challenges estime qu’en 2014, environ 44 % du parc a été concerné.

* Qu’on retrouve également écrit tout en minuscules. L’usage est flottant dans la communication de l’entreprise.

Crédit photo : GoBee


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