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Google en 2017 : les lames de fond du cloud et de l’intelligence artificielle

Google entame une nouvelle phase de sa mutation en Alphabet avec le retrait d’Eric Schmidt.

Celui qui incarnait le top management de Google, à côté des fondateurs Larry Page et Sergey Brin, va délaisser prochainement ses fonctions de président exécutif et adopter un profil de conseiller technique pour les questions de sciences et de technologies (voir article Silicon.fr).

C’est le plus récent épisode de la saga Google. ITespresso.fr vous propose un condensé de l’actualité dense du puissant groupe Internet, qui inquiète des autorités de régulation de la concurrence et de protection des données personnelles.

C’est en Europe que Google rencontre le plus de difficultés avec la réglementation. La pugnace commissaire Margrethe Vestager a choisi des angles d’attaques particuliers comme Google Shopping d’un côté et Android de l’autre.

Au-delà dudit moteur, qui lui a valu une amende étourdissante (2,42 milliards d’euros) infligée par la Commission européenne pour abus de position dominante, le groupe Internet devenu Alphabet s’est développé sur deux axes majeurs : le cloud et l’intelligence artificielle.

Une IA ambiante et à démystifier

Google a fait la passerelle entre ces deux mondes au travers de l’offre Cloud Machine Learning, adossée au framework open source TensorFlow et à des puces dédiées (les TPU, pour «TensorFlow Processing Units ») pour l’entraînement et l’exécution de modèles.

La stratégie IA aura été alimentée par des opérations de croissance externe, dont l’acquisition de Kaggle (communauté d’experts en données) et celle de Halli (programmation neurolinguistique).

S’y sont assorties la mise en place du fonds d’amorçage Gradient Ventures et la création, au Canada, de l’Institut Vecteur, centre R&D multi-entreprise que préside un expert de Google.

La firme de Mountain View dispose, en l’objet de ses outils bureautiques, d’une vitrine pour ses avancées dans le domaine de l’apprentissage automatique : fonctionnalité de « réponse intelligente » dans Gmail, tableaux croisés dynamiques dans Sheets, mise en avant des fichiers que les utilisateurs sont le plus susceptibles d’ouvrir dans Drive…

Des produits annexes en bénéficient également, à l’image d’AutoDraw (qui met à contribution des techniques de machine learning pour améliorer des dessins faits à main levée et créer des cliparts) et de Duet (application qui accompagne en temps réel un musicien au piano). Ainsi que le système d’authentification ReCaptcha, pour détecter les bots.

De l’IA, on en trouve aussi dans la dernière version du système d’exploitation Android, entre autres avec l’intégration, au niveau des applications, de la technologie de complétion automatique du navigateur Google Chrome.

Les smartphones peuvent aussi servir à entraîner des algorithmes. Google a abordé la question dans le cadre du dispositif « Federated Learning », fondé sur une version légère du moteur TensorFlow. Les premiers tests ont porté sur le « clavier intelligent » Gboard.

Au gré des innovations, il a fallu s’employer à démystifier l’intelligence artificielle. En la matière, Google a notamment monté, via sa filiale DeepMind, un comité d’éthique. Tout en lançant, face aux craintes pour l’emploi dans de nombreux secteurs, l’initiative PAIR (« People + Research »).

La communication s’est élargie, en parallèle, dans un autre domaine que touche l’IA : la conduite autonome ; l’objectif étant de s’attacher la confiance des usagers à l’heure où démarrent des expérimentations sur des véhicules sans personne derrière le volant.

Certains travaux ont été particulièrement médiatisés. Le projet AlphaGo est de ceux-là. Après avoir battu, l’an dernier, le Sud-Coréen Lee Sedol, considéré comme l’un des meilleurs joueurs de go, l’IA a terrassé, au printemps, le Chinois Ke Jie, numéro un mondial de la discipline.

Quelques jours auparavant, Google avait mis sur les rails son offre Cloud IoT Core, service de gestion des périphériques et de traitement des données pour l’Internet des objets.

Regroupant les briques Dataflow, BigQuery et Cloud Machine Learning Engine, l’offre s’appuie sur des partenariats avec ARM, Intel et Sierra Wireless pour la partie matérielle ; Helium, Losant et Tellmeplus sur la partie applicative.

Tendance cloud hybride

Au rang des partenariats, difficile d’éclipser celui noué avec Cisco autour du cloud hybride – avec l’aide de la plate-forme open source Kubernetes pour le déploiement de conteneurs applicatifs.

Toujours dans le registre cloud hybride, Google a lancé, en septembre, l’offre Dedicated Interconnect, qui, grâce à des liens directs à 10 Gbit/s, permet aux entreprises d’exploiter leurs serveurs dans le cloud de Google de la même manière que s’ils étaient installés sur leur réseau public.

Sur le volet réseau, on aura aussi relevé la mise en place de l’architecture de peering Espresso, dans la continuité de la pile SDN Andromeda. Et du protocole BBR (« Bottleneck Bandwidth and Roundtrip propagation time »), implémenté au cours de l’été sur Google Cloud Platform pour gérer la congestion des paquets.

L’année 2017 s’était ouverte sur la publication d’un document dans lequel Google livrait quelques éléments sur la sécurité de son infrastructure. On apprenait tout particulièrement l’existence d’une puce de sécurité capable d’identifier et d’authentifier les équipements au niveau hardware.

Installée dans les serveurs et les cartes réseau, qu’elle peut bloquer en cas de compromission, la puce a fait, fin août, l’objet d’une présentation plus en détail, sous le nom Titan.

Amazon est encore loin

Autre puce sur laquelle les premiers éléments techniques n’ont été dévoilés que cette année : le TPU, sus-évoqué. La deuxième génération, dévoilée à la Google I/O, présente une capacité de 180 Tflops en virgule flottante. Elle permet d’entraîner des algorithmes en plus de les faire tourner.

Il en a été à nouveau question en octobre lors de la première édition parisienne du Cloud Summit, grand-messe à l’occasion de laquelle Google a fait valoir le prolongement entre son écosystème logiciel et son offre d’infrastructure.

Avec l’ensemble de son catalogue, la multinationale a capté 5 % du marché mondial du cloud au 2e trimestre 2017 (+ 1 point sur un an), contre 8 % pour IBM (stable), 11 % pour Microsoft (+ 3 points) et 34 % pour Amazon (+ 1 point), selon Synergy Research Group.

Elle a séduit des sociétés comme Snap (éditeur de l’app Snapchat) et Salesforce. Le premier a dévoilé, en début d’année, un contrat de 2 milliards de dollars sur 5 ans. Le second a annoncé, début novembre lors de sa convention Dreamforce, avoir choisi Google comme cloud public de référence pour l’expansion de son infrastructure à l’international.

En France, la liste des références comprend Dailymotion, qui a fait la bascule depuis une infrastructure en propre pour améliorer la recommandation de contenus et la détection des fraudes publicitaires. Ou encore Mailjet (e-mailing), qui a finalisé à 80 % sa migration amorcée en avril 2016, avec plus d’un millier de VM exploitées en permanence.

Pour boucler cette rétrospective 2017 de Google, vous pouvez consulter le classement des recherches les plus populaires sur son moteur.

Johnny Hallyday arrive en tête de gondole pour la France tandis que l’ouragan Irma qui devance l’iPhone 8 au niveau mondial…On vous laisse piocher en fonction de vos centres d’intérêts.

(Crédit photo : compte Instagram @google)

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