Si Google a récemment raté l’acquisition des brevets de Nortel au profit du consortium Apple, Microsoft, RIM, EMC, Sony et Ericsson, la firme de Mountain View s’est rattrapé en rachetant un millier de brevets issu du catalogue d’IBM, champion imbattable en matière de création et sauvegarde de propriété intellectuelle. Une information dévoilée le 28 juillet par le blog SEO by the sea.
Des brevets sur la fabrication des processeurs
Les 12 et 13 juillet derniers, Google a donc entériné l’acquisition de 1029 brevets, rapporte Silicon.fr. Lesquels portent sur les technologies liées au data mining (exploitation de données) au travers de méthodes de prédiction comportementale, la gestion de termes ou mots-clés, mais aussi des méthodes de requêtes en ligne, de conservation de l’information, de classement des résultats dans un moteur de recherche, etc.
Autant de technologies pertinentes en regard de l’activité de Google qui doit déjà exploiter plusieurs d’entre elles dans les faits. Le montant de la transaction n’a pas été révélé. Rappelons que le groupe avait proposé plus 3 milliards de dollars au final pour les 6 000 brevets de Nortel (finalement enlevés à 4,5 milliards de dollars).
Mais parmi les brevets acquis se trouvent également des méthodes sur la fabrication des composants électroniques (mémoire et micro-processeurs) ou encore l’architecture informatique y compris au niveau des routeurs et serveurs. Autant de domaines qui s’éloignent sensiblement de l’activité principale de Google.
Mais celui-ci a déjà fait la preuve de ses capacités à investir dans des industries parallèles, à commencer par les énergies renouvelables ou encore la conduite automobile automatique.
Se protéger des éventuelles poursuites judiciaires
Google justifie en partie ces acquisitions de propriété intellectuelle pour se protéger des éventuelles poursuites judiciaires pour violation de brevets.
Notamment par les entreprises qui n’ont jamais déposé de brevet, et en rachètent pour faire des poursuites judiciaires et leurs éventuelles retombées, leur principale activité. Ou encore, lorsque le brevet est utilisé par la concurrence comme une arme pour freiner l’innovation.
Si Google milite pour une réforme en matière d’exploitation des brevets, le groupe Internet voit dans l’acquisition de portefeuilles de brevets un moyen de protéger son activité et ses développements technologiques. C’était notamment la principale motivation qui poussait la firme de Mountain View à s’intéresser aux brevets de Nortel.
« […] l’une des meilleures défenses d’une entreprise contre ce type de litige est (ironiquement) d’avoir un formidable portefeuille de brevets, car cela aide à maintenir votre liberté de développer de nouveaux produits et services », notait Kent Walker, le conseiller juridique de Google dans un billet d’avril dernier pour expliquer l’intérêt de la firme pour les brevets du défunt intégrateur canadien.
« Google est une entreprise relativement jeune, et même si nous avons un nombre croissant de brevets, nombre de nos concurrents ont de plus grands portefeuilles étant donné leurs histoires plus anciennes ».
Autant d’acquisitions de brevets qui visent donc à décourager les éventuelles tentations de poursuites judiciaires, donc.
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