Google en Bourse : 10 ans à façonner le Web à son image
Le parcours de Google en Bourse est remarquable par sa stabilité. En dix ans, le groupe Internet n’a jamais été ébranlé dans ses fondements. Désormais, l’heure est à la diversification.
Dix ans après son introduction en Bourse, il est indéniable que Google a bouleversé la planète Web. Et au-delà. La firme Internet de Mountain a presque façonné le monde à son image d’une certaine façon.
Comment expliquer ce succès planétaire ? La stabilité du trio de management Serguei Brin, Larry Page et Eric Schmidt (malgré un changement de rôle entre les deux derniers en janvier 2011) y est certainement pour beaucoup. Mais ce qui fait la force du groupe Internet, c’est sa capacité d’innover en permanence, d’avoir adopté un management souple orienté projets et d’élargir son spectre d’activité, quitte à froisser les autorités de régulation soucieux d’une concurrence saine sur le marché de l’Internet et de la protection des données personnelles. Passionnant, stupéfiant et parfois effrayant. Bienvenue dans le monde de Google.
Son parcours en Bourse est marqué par une certaine linéarité: Google n’a pas dévié en dix ans de son ascension avec un titre passant de 100 dollars à la fin du premier jour d’introduction à 600 dollars actuellement. Avec une capitalisation boursière située à 392 milliards de dollars, Google arrive en troisième position derrière Apple (586 milliards de dollars) et la firme pétrolière ExxonMobil (422,3 milliards de dollars). Mais devant le grand concurrent Microsoft (presque 370 milliards).
Dans son édition du jour, Les Echos rappelle pourtant le départ chaotique de Google en Bourse. Le 19 août 2004, le groupe Internet arrive sur le Nasdaq. En plein été. Il fallait oser mais c’était aussi le signe d’une certaine confiance dans les fondements de la société orientée à l’époque sur la recherche Internet. 6 ans après sa création, la société génère presque déjà un milliard de dollars.
Même la publication simultanée à l’IPO d’un entretien de Sergey Brin et de Larry Page dans les colonnes du magazine Playboy ne parvient pas à déstabiliser la société. Malgré les atermoiements pour fixer le prix de l’action « GOOG » (la fourchette haute se situait à 135 dollars mais le prix de 85 dollars est finalement retenu), Google s’en sort bien. Le groupe Internet finit la journée à 100 dollars. L’introduction en Bourse a permis de lever 1,6 milliard de dollars, deux fois moins de ce qui était prévu à l’origine, rappelle Les Echos.
Insatiable Google
L’histoire de Google est marquée par des acquisitions marquantes : YouTube (vidéos sur Internet) en 2006 pour 1,65 milliard de dollars, DoubleClick (publicité) en 2007 pour 3,1 milliards de dollars, Motorola (téléphonie mobile) en 2011pour 12,5 milliards de dollars, Waze (social GPS) en 2013 pour 1,15 milliard de dollars et Nest Labs (objets connectés) en janvier 2014 pour 3,2 milliards de dollars. Assistés à d’autres services populaires comme Gmail ou Google Maps, ce bouquets d’actifs stratégiques a permis de renforcer l’influence de Google sur le Web.
Son hégémonie, diraient plutôt ses plus grands détracteurs. Car, même en prenant en compte le club des géants du Web (GAFAM pour Google-Amazon-Facebook-Apple-Microsoft), Google a une place à part au regard des positions fortes prises dans plusieurs segments du Web : moteur (Google Search), messagerie (Gmail), navigateur Chrome, services cloud (stockage Drive), vidéos (YouTube), publicité …
A travers le prisme Android, on perçoit la percée de Google dans la mobilité. Près de 9 smartphones sur 10 tournent sous cet OS mobile que Google avait dévoilé en novembre 2007. Une véritable razzia a été réalisée depuis dans la téléphonie mobile. Et l’emprise d’Android aborde désormais d’autres secteurs comme les wearables technologies, les voitures connectées et la robotique.
On peut également percevoir l’essor de Google à travers l’évolution de son effectif. Lors de l’IPO survenue il y a dix ans, Google était une société composée de 1907 collaborateurs. Désormais, la firme en affiche plus de 52 000 dans le monde entier.
Les indicateurs financiers restent au vert, selon Silicon.fr. Sur le deuxième trimestre 2014, Google affiche un chiffre d’affaires de 15,96 milliards de dollars (+21,8 % par rapport à la même période de l’année 2013). 58 % du chiffre d’affaires de la société est réalisé hors des États-Unis. Le résultat net grimpe de 5,9 %, à 3,42 milliards de dollars.
Tant que le socle de son business model de Google (majoritairement fondé sur la publicité) demeure solide, il est difficile de savoir ce qui pourrait gêner Google dans la poursuite de son ascension.
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