Souvent considéré comme le deuxième outil de recherche dans le monde après le moteur de Google, YouTube n’a pas encore le statut de mass media, mais ne dissimule plus ses ambitions de s’imposer comme un substitut à la TV traditionnelle.
En quête d’accroches avec les annonceurs pour consolider son modèle économique, la plate-forme vidéo, pupille de Google depuis 2006, revendique le statut de « petit écran du Web », avec 1 milliard de visiteurs uniques par mois.
A mesure que les réseaux montent en débit et que les terminaux connectés (smartphones, tablettes, passerelles multimédias, consoles de jeux, etc.) se multiplient, sa sphère d’influence s’étend, tout particulièrement auprès des 18-34 ans.
Cette « génération C », ultra-connectée, illustre le profil de ce qu’Eric Schmidt appelle « le nouveau téléspectateur », interagissant avec ses pairs et avec le plate-forme de diffusion, sur un modèle horizontal assimilable à la « Social TV ».
Le président exécutif de Google veut croire que YouTube, proche des réseaux sociaux, habilité à diffuser de la publicité ciblée et théâtre de phénomènes planétaires comme le Gangnam Style du DJ coréen Psy, répond à cette évolution des moeurs.
Et qu’il s’agit par là même un terrain d’opportunités pour les annonceurs, réunis en cette vertu lors d’une conférence tenue à New York, dans le cadre des Digital Newfronts, où convergent groupes Internet et acteurs de la publicité en ligne.
Avec 6 milliards d’heures de vidéos vues chaque mois, « YouTube a dépassé la télévision« , assène Eric Schmidt, secondé par le Directeur des contenus Robert Kyncl, qui rappelle pour sa part que « la ‘génération C’ représente 500 milliards de dollars d’achats par an aux Etats-Unis« .
Concernés au premier chef, les « Digital Natives » (jusqu’à 24 ans, par convention), ultra-connectés, sont réceptifs au concept.
Mais au-delà de la plate-forme, il appartient à Google de travailler sur le contenu, en s’attachant notamment le concours de sociétés de production qui négocient pour l’heure essentiellement avec la TV et le cinéma.
Une condition sine qua non pour monétiser YouTube avec un modèle économique au-delà de la publicité.
Dans cet esprit, un bouquet de chaînes payantes serait en préparation, sur le principe d’un abonnement mensuel, une partie des recettes étant reversée aux éditeurs de contenus.
Il n’est pas exclu que la stratégie s’élargisse à terme aux retransmissions en direct, régies par un système de paiement à l’acte (« pay-per-view »).
YouTube pourrait même bientôt servir de relais pour une offre de streaming musical, avec dans la boucle des partenaires qui gagnent pour certains plus de 100 000 dollars par an.
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