Google devrait laisser les données « se dégrader dans le temps »
Des firmes comme Google ou Facebook devraient envisager une « dégradation progressive des données personnelles », selon un chercheur néerlandais.
Lors d’une récente interview accordée à la BBC, un chercheur néerlandais du nom de Harold van Heerde évoque ses travaux qui tournent autour du concept de la « dégradation des données dans le temps ».
Voici un nouveau principe de conservation des données qui pourrait s’appliquer à Google : les données personnelles, qui « s’évaporent progressivement », permettraient de protéger la vie privée des internautes.
Tout en permettant aux fournisseurs d’accès et de services Internet de disposer d’une marge pour leur exploitation dans une période déterminée.
C’est une autre angle d’exploitation des données plutôt que de les amasser jusqu’à expiration d’une durée légale.
Ce serait applicable pour les services de géolocalisation ou plus généralement ceux qui exploitent des paramètres comme le GPS et la localisation physique des individus (nom des rues, villes, code postal…).
Prenons l’exemple d’une base de données d’un fournisseur de services orienté localisation géographique.
Harold van Heerde estime que les coordonnées spécifiques GPS pourraient être progressivement remplacées par le nom de la rue, puis d’un code psotal puis par le nom de la ville.
« On peut lentement remplacer les détails par une vue plus générale », considère Harold van Heerde.
Les travaux du chercheur relatifs à l’utilisation des données ont été soulignés dans un article intitulé A framework to balance privacy and data usability using data degradation (« un cadre pour équilibrer le droit à la vie privée, l’utilisabilité des données et dégradation des données ») et publié dans les minutes d’une conférence scientifique internationale (International Conference on Computational Science and Engineering).
« La dégradation des données permet aux utilisateurs et aux fournisseurs de services Internet de disposer d’un contrôle plus affiné vis-à-vis des risques d’infraction à la vie privée », affirme Harold van Heerde.
Le chercheur cite les noms des entreprises qui pourraient appliquer ce concept.
« Google, qui touche 500 millions de visiteurs uniques par an, collectent plusieurs types de données personnelles liées aux requêtes moteur. Ce qui génère une encapsulation des informations de leur vie quotidienne », peut-on lire dans le-dit article.
Rappelons que Google fait l’objet d’enquêtes menées par des autorités européennes et américaines après la captation de données personnelles par l’accès Wi-Fi dans le cadre de l’exploitation du service Google Street View (vue de la rue à 360 degrés).
Le réseau social Facebook est tout aussi critiqué en raison des manquements observés dans le traitement des informations privées de ses membres, malgré ses efforts pour renforcer le dispositif de protection des données.
Adaptation en français d’un article d’eWeek UK : Google Urged To Let Personal Data Fade Away (17/06/10)