Google devrait lancer son offre de téléphonie et d’Internet mobile aux États-Unis aujourd’hui, 22 avril (dans la soirée au plus tôt à l’heure européenne). Selon le Wall Street Journal, qui a dévoilé l’information, le service s’appuierait sur un modèle de paiement des données à la consommation.
Un modèle en rupture avec les offres des opérateurs locaux qui, comme en France, proposent des volumes de données forfaitaires que les clients n’utilisent pas nécessairement dans leur totalité tous les mois alors que le prix reste le même (même si des modèles de report d’un mois à l’autre ou de partage des données entre plusieurs appareils sont proposés). Dans le modèle de Google, l’utilisateur paierait pour ce qu’il consomme réellement, donc.74
Le service de la firme de Mountain View n’opère pas sa propre infrastructure et s’appuie sur les réseaux des opérateurs Sprint et T-Mobile avec un système de bascule automatique entre les deux bandes de fréquence selon la qualité du signal.
Google avait signé des accords de MVNO en début d’année avec les troisième et quatrième opérateurs du pays, respectivement.
Le modèle du concepteur d’Android ne s’arrête pas là. Les utilisateurs pourraient également s’appuyer sur les points d’accès Wi-Fi pour surfer et passer leurs appels depuis leur smartphone, note Silicon.fr.
Un usage qui réduirait d’autant la facture qu’il ne serait pas comptabilisé dans la consommation des ressources depuis les réseaux mobiles. Enfin, seul le smartphone maison Nexus 6 sera en mesure de fournir l’offre mobile de Google dans un premier temps.
Après s’être imposé en quelques années sur le marché des OS mobiles avec Android (qui équipait plus de 8 smartphones sur 10 selon IDC en 2014), Google affiche donc une approche en douceur du marché mobile.
En proposant un modèle tarifaire à la consommation, le géant du Web peut attirer une clientèle qui ne trouve pas son compte dans les offres des opérateurs dominants (avec des tarifs qui démarrent à 20 dollars mensuel pour 300 Mo de données, 40 dollars les 3 Go chez AT&T, 30 dollars les 2 Go chez Verizon).
Ce qui aurait pour avantage de proposer le service sans avoir à s’engager dans des dépenses élevées en forfait mobile (notons néanmoins que Verizon propose une offre à la consommation à 1,99 dollar le Mo), et à condition de s’équiper du Nexus 6. Et pour Google de tester la pertinence de sa stratégie.
Car la firme de Mountain View n’a visiblement pas l’intention de s’arrêter au seul territoire américain. Elle serait également en discussions avec l’opérateur Hutchison Whampoa pour déployer une offre mobile internationale.
Rappelons que le moteur de recherche investit des centaines de millions de dollars dans les câbles sous-marins à très haut débit de par le monde afin de desservir des points d’interconnexion à ses datacenters dans le cadre de ses offres cloud. Mais l’infrastructure pourrait également être exploitée pour les services de télécommunication.
Ne négligeons pas son projet Loon d’antennes relais sous formes de ballons visant à déployer Internet partout sur la planète et qui vient de passer en phase industrielle. Autant d’innovations technologiques et économiques (y compris dans le fixe avec l’offre Google Fibre) qui, une fois sorties de leur phase expérimentale, pourraient bien venir casser le modèle des opérateurs historiques à terme.
Crédit image : George Dolgikh – Shutterstock.com
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