Pour lutter contre les sites qui diffusent de fausses informations, Google et Facebook ont décidé de les sevrer de publicité.
Les deux groupes ont détaillé leur stratégie à quelques heures d’intervalle ce lundi. L’un comme l’autre cherche à s’assurer que les annonces gérées par sa régie (AdSense pour le premier ; Audience Network pour le second) ne soient plus associées à des contenus douteux.
À chacun sa nomenclature : quand Facebook évoque, selon le Wall Street Journal, des sites « illégaux » et « trompeurs », Google estime qu’ils « dénaturent », « déforment » ou « dissimulent » des informations*, d’après Reuters.
Le groupe Internet de Mountain View mise sur l’alliance d’humains et d’algorithmes pour détecter les sites en question. Il prend soin de préciser que ses travaux ont débuté « avant l’annonce des résultats de l’élection présidentielle aux États-Unis ».
La référence n’est pas anodine : les géants du Web sont pointés du doigt pour avoir favorisé l’élection Donald Trump en ne prenant pas suffisamment de mesures pour éviter la propagation de fausses informations.
Ce week-end encore, Google a été mis à l’amende lorsque la version U.S. de sa rubrique Actualités a indexé un article donnant le candidat républicain largement vainqueur dans les urnes, alors que c’est Hillary Clinton qui a finalement totalisé le plus de voix (600 000 à 700 000 de plus que son adversaire, selon les principales estimations).
Facebook n’a pas été épargné. Même les parlementaires américains se sont intéressés à son cas lorsqu’un article de Gizmodo a laissé entendre que le réseau social n’était pas neutre dans son traitement de l’actualité.
À en croire un prétendu ex-employé, le tri des sujets populaires – rubrique « trending topics », lancée en janvier 2014 – n’est pas simplement le fruit d’un algorithme objectif : une équipe est chargée de faire remonte « artificiellement » certains articles et d’éjecter, par ailleurs, des contenus à tendance conservatrice.
L’équipe dirigeante s’est employée à réfuter tout biais politique en adoptant une démarche de transparence. Mais l’affaire a entraîné, comme le suggère le New York Times, des remous en interne, à l’heure où, d’après une étude du Pew Research Center, près de la moitié des adultes américains considèrent Facebook comme une source fiable d’actualité.
Du côté de Mark Zuckerberg, on martèle que Facebook n’a pas eu d’influence sur le vote des Américains. Et que « plus de 99 % du contenu qu’on voit sur Facebook est authentique ». On aura néanmoins relevé le buzz autour de cette news partagée près d’un million de fois et selon laquelle le pape François aurait apporté son soutien à Donald Trump.
* À l’image de ces sites macédoniens sur lesquels BuzzFeed a mené l’enquête.
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